Partance et autres lieux, suivi de Nema Problema
de Guy Goffette

critiqué par Kinbote, le 11 avril 2001
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
Partir pour partir, partir sans bouger
" Il n'y a pas de petite musique " écrit Guy Goffette qui nous fait entendre la sienne au long de ces 192 pages.
Prose flâneuse tiraillée comme un cours d'eau entre le souci de flirter avec l'imaginaire de la mer rêvée et le souvenir de la source comme des paysages originels, de la nature nourricière.
" Avant, je rêvais de partir pour partir et revenais toujours. Je pars sans bouger à présent, et il n'y a pas de retour. "
Chantre de la Semois, émule de Verlaine et de Rimbaud, Guy Goffette est aussi " libre, affamé de couleurs comme une carte muette ", amoureux
de Partance, une caravane de quatre mètres sur deux en criant fort, et de Belle, le nom d'une ville " en Flandre dormant ", et mémorialiste du jars de son enfance, d'un grand-père " planteur de fumée "...
" Naître sur trois frontières donne à jamais le plaisir de sauter les barrières, de transgresser les interdits, les codes, les lois de papier. " Ce qu'a fait notre auteur qui rend compte dans la deuxième partie du livre, la plus nerveuse, de ses escapades dans la Roumanie de 1993-94 sous la forme de cartes postales pittoresques sans malveillance, piquantes mais justes, et dans la Yougoslavie de 1989 à l'occasion d'un voyage ferroviaire malmené.
Pour les amateurs de plaisirs minuscules " couchés sur la mousse des mots ".