Le Neveu d'Amérique
de Luis Sepúlveda

critiqué par Tistou, le 9 avril 2005
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Retour aux sources.
Luis SEPULVEDA en cavale. Probablement autobiographique, L. SEPULVEDA nous conte par petites touches l’itinéraire de l’enfant, à Santiago du Chili, qui fait la promesse à son grand père d’aller un jour dans le village natal de celui ci, en Espagne, qui traverse les années de prison, de tortures, au Chili, puis son errance, sur le continent sud américain, et enfin l’Europe.
Comme toujours L. SEPULVEDA c’est de la légèreté dans le style mais de la gravité dans le ton. De la gravité teinté d’une pointe d’onirisme, très sud américain, à la façon d’un Garcia Marquez. Pas du déjanté, de l’onirique. Et du tendre, toujours tendre, L. SEPULVEDA ne perd jamais de vue la dimension humaine. Tout est toujours traité à hauteur d’homme.
« Mon grand père. Un qui partit en Amérique. …
-Oui, don Angel. Un qui est parti en Amérique.
-Tu es mon frère ?
Au fond de moi, mon grand-père me poussait à répondre : « Dis lui que oui et embrasse le. Tous les hommes sont frères et dans la vulnérabilité de la vieillesse percent d’éternelles et fragiles vérités. »
-Non, don Angel. Votre frère Gerardo était mon grand-père.
Le visage du vieillard prit un air grave. Il se redressa, posa ses mains nerveuses sur les genoux et m’examina de la tête aux pieds, d’une épaule à l’autre. Va-t-il me demander mes papiers ? Ou que je m’ouvre la poitrine pour lui montrer mon coeur ?
-Maria, appela-t-il.
De la maison sortit une vieille femme toute vêtue de noir. Elle portait ses cheveux argentés noués en chignon et elle me regarda d’un air affectueux. Alors, après s’être raclé la gorge, don Angel prononça le plus beau poème que la vie m’ait offert, et je sus que le cercle venait enfin de se refermer, car je me trouvais au point de départ du long voyage entrepris par mon grand-père. Don Angel dit :
-Femme, apporte du vin, mon neveu d’Amérique vient d’arriver. «

Des petits bouts de vie donc, par petits chapitres, ça donne envie d’aller se perdre en Patagonie.
Un roman............. 9 étoiles

Ce roman est magnifiquement bien écrit dans le style.
Au fond des lettres on entend l'auteur raconter sa nostalgie.
J'ai eu de nombreuses difficultés à le lire.

Marcel11 - Paris - 25 ans - 23 juin 2011


Notes de voyage 6 étoiles

C'est par hasard que j'ai lu ce livre, la fourre était attrayante ainsi que son résumé.

Cependant, je ne m'attendais pas à ce que le texte soit si décousu et souvent sans rapport avec la suite de l'histoire, comme abandonné, laissé sans suite.

Le début était très prenant et passionnant. La moitié du livre ainsi que la fin beaucoup moins. Dommage!

Il reste néanmoins très bien écrit et très intéressant, ce roman m'a fait voyager et m'a bien changé les idées.

Pitchou - Morges - Suisse - 34 ans - 8 mai 2010


Roman autobiographique 8 étoiles

Enfant, Sepulveda fait une promesse à son grand-père, celle de se rendre à Martos, village d'Andalousie que son ancêtre à quitté pour les Etats-Unis d'Amérique. Mais ce voyage initiatique ne se fera pas en ligne droite, Sepulveda emprunte tours et détours en Amérique du sud avant de gagner l'Espagne.
Croisant d'étranges personnages, des pratiques douteuses, des régimes corrompus et pratiquant divers métiers, Sepulveda en tire un roman autobiographique (ou une autobiographie romancée, au choix), écrit avec beaucoup de sensibilité et un regard plutôt lucide (rarement morose ou acerbe) sur ce monde qu'il a traversé.
La quête est avant tout iniatique, le héros part à la recherche de lui-même et d'un passé. Il explore aussi le futur à travers ce qu'il entrevoir du présent, pas toujours folichon mais empli de rencontres humaines généreuses.
J'ai particulièrement apprécié cette vision de l'Amérique latine dépeinte par Sepulveda, qui la connaît bien et nous la fait partager sans compromission. Je trouve qu'il y a un beau message d'espoir derrière toutes ces lignes qui parlent d'exil, de prison et de torture, le signal que le monde sera un jour meilleur, grâce à toutes ces rencontres, ces gens en apparence ordinaires et si extraordinaires dans la bonté et la beauté qu'ils dégagent. Pas un ouvrage de prêchi-prêcha sur le bien à donner à autrui pour en recevoir soi-même, c'est bien plus subtil et profond que cela. Dans une langue belle et poétique.

Sahkti - Genève - 50 ans - 10 avril 2007


Une bouffée d'air sud-américaine 4 étoiles

Plongez dans les été humides de l'Amazonie pour enfin toucher la terre des ancêtres de Manos, et oui, ce récit est autobiographique: Luis veut tenir la dernière promesse qu'il a faite à son grand-père: aller dans cette Espagne dont il lui a tant parlé. Mais cela n'est pas si simple: les dictatures sont partout, les armées le repoussent et il lui faudra bien des aventures avant de voir cette terre.

Elyria - - 32 ans - 28 mars 2006