L'égoïste romantique
de Frédéric Beigbeder

critiqué par Nothingman, le 7 avril 2005
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Victime de la "night"
Disons-le tout net! Ce n'est pas avec ce faux-vrai journal que Frederic Beigbeder va convaincre ceux qui ne l'étaient pas? Après un "Windows on the world" assez réussi , quoiqu'on en dise, il replonge une fois de plus dans le milieu échevelé de la nuit et ses excès. En s'inventant un double qui ne trompera personne, Oscar Dufresne, un héros autofictif qui tient son journal intime pour rendre sa vie passionnante. Derrière Oscar Dufresne, il faut bien entendu voir Beigbeder himself. Avec ce journal, il donne même à ses nombreux détracteurs des bâtons pour se faire battre. Peut-être faut-il y voir de l'autodérision. Il fait remarquer dans son journal : "De toute façon, je me suiciderais qu'on dirait encore que c'est un coup marketing".

Ce journal donc, c'est deux ans de la vie du cynique Dufresne/Beigbeder, entre tournées promo et soirées mondaines dans les boîtes à la mode. Et au milieu des strass et des paillettes, un homme qui cherche désespérément l'amour, le vrai, celui qui dure mais qui, quand il l'obtient finalement est incapable de faire face. Alors rebelote, on repart pour un tour, pour des virées interminables en boîtes branchées, avec drogues, belles de nuit, baises à tous les étages,…Jusqu'à friser l'overdose. On va finir par penser de Beigbeder qu'il ne sait raconter que l'univers - pas si palpitant que çà - de la nuit. On a beau savoir qu'avec lui, c'est du second degré, mais il en fait ici des tonnes.…

Heureusement qu'il lui reste un certain talent et un sens aiguisé de la formule. Quelques exemples : "On dit que dans un couple, il y en a toujours un qui souffre et un qui s'ennuie : je crois qu'il vaut mieux être celui qui souffre, car il ne s'ennuie pas, alors que celui qui s'ennuie souffre aussi". Ou encore : " Savoir pourquoi l'on est triste rend moins con mais pas moins triste" ,….
Dommage vraiment car, derrière cette façade cynique et prétentieuse, on sent finalement une personne plus touchante qu'elle n'en donne l'image. Dommage aussi tant "Windows on the world", son précédent roman, nous avait laissé entrevoir et espérer des possibilités nouvelles…
Coquille vide 1 étoiles

Ce journal est une coquille vide. Rien, le néant. Une suite de phrases sans intérêt jetées sur du papier. Mon regret? Mes 18 euros pour ce ramassis de bêtises désolantes. La page blanche est le remède contre ce livre... Livre? j'ai dis livre...? Oups....

BIEN LU - - 61 ans - 18 décembre 2014


Décevant 2 étoiles

J'ai eu beau essayer, je n'ai pas dépassé la page 165 de ce roman qui n'en est pas un. Faux journal/autofiction sans subtilité. C'est rare que je décroche mais là c'en était trop. Cabotinage, vulgarité, répétition de la formule. Il n'y a pas de direction, pas de contenu. Est-ce que c'est censé être de l'humour?
Je ne connaissais que le film tiré du livre 99F, qui m'avait plu, et on m'a dit du bien de d'autres titres de Beigbeder, mais là vraiment ça ne vaut pas la peine!

Michael R. Rider - - 61 ans - 24 février 2013


Un style toujours surprenant 8 étoiles

Tous les beigbeder sont différents les uns des autres et chaque fois, on le sait une surprise nous attendra.

Les critiques que j'avais lues étaient plutôt négatives et je partais donc avec un a priori. Finalement, nous avons là une lecture plaisante portant sur un personnage déplaisant et triste de l'être.

On s'attache à lui parce que c'est ce que l'on appelle communément un pauvre type.

Une chose à noter: beaucoup de références sur les lieux visités, restaurants, bars, boîtes... Intéressant mais peut-être un peu pénible...

MEloVi - - 40 ans - 25 août 2012


en recherche d'idées? 7 étoiles

F.Beigbeder a son style d'écriture, on aime ou on n'aime pas... Le problème c'est qu'effectivement, presque chacun de ses romans se ressemble avec l'autre, on n'est quand-même pas dans du "copier/coller" fort heureusement, mais les histoires de drogues, de filles pas trop convenantes, etc, etc, reviennent souvent dans ses livres. Manque d'inspiration peut-être?
Beigbeder est un auteur sympathique, mais qui mène souvent ses personnages en autodérision, c'est peut être ça qui agace quelques lecteurs...

Béa44 - Nantes - 59 ans - 31 octobre 2008


Egoïsme littéraire 3 étoiles

Un compilé des méandres existentiels d’un clubber bobo cocaïnomane en manque de sentiments. Ridicule et pathétique, à l’instar de toute l’œuvre de Beigbeder, désespérément homogène. Une écriture rythmée qui ne compense pas le cruel manque d’originalité de cet égoïste pas très romantique, en fait.

Plumette - Milan - 40 ans - 30 octobre 2008


Parfois drôle et plaisant 7 étoiles

Bon, ça n'est évidemment pas le meilleur qu'il ait écrit, mais il faut reconnaître que certaines brèves sont drôles par leur cynisme, et le titre a le mérite d'être annonciateur. Evidemment, le tout est assez parisianiste et franchement bobo.

Veneziano - Paris - 46 ans - 4 juin 2008


Du cynisme à la Beigbeder 5 étoiles

Journal autobiographique ou bien grand canular peu importe finalement car il s'agit bel et bien du cynisme et de la verve de Beigbeder...
Certes, cela est loin de 99 francs, Windows on the World ou l'amour dure trois ans... Mais ça n'en reste pas moins très drôle..

Cerisettedesbois - - 47 ans - 23 mars 2008


du Beigbeder face b 1 étoiles

avec "l'égoïste romantique" Beigbeder touche le fond : Beigbeder sa vie, son oeuvre, ses lamentations : clap your hands and say yeah! pfouuuu...
après 2 très bons romans "l'amour dure 3ans" et "windows on the world", sort dans toutes les bonnes librairies.... le journal du rien, d'un personnage pathétique et si Beigbeder décrit ce vide avec un talent d'écriture à peu près soulignable on reste loin du compte...

Bacon - - 42 ans - 4 avril 2007


Dispensable! 2 étoiles

D’abord, du positif! Beigbeder a le sens de la formule, un goût de la citation bienvenu mais parfois pompant, il ne manque pas d’humour ni de recul sur lui-même ; ses considérations sur le clubisation du monde, par exemple, et sur sa vanité se lisent vite et avec un certain plaisir mais toutes ses "impressions", sans esprit de composition ni mise en perspective, ne donnent pas, à l'encontre de ses premiers romans, un bon livre. Son personnage de Françoise est sans consistance, c’est un pachyderme à côté, par exemple, des nymphettes d’un Gabriel Matzneff.

Plus en détail.

Page 232, on lit : « 11 septembre 2001. Les Twin Towers se sont écroulées, - Après-midi piscine. »
Le propos est choquant alors que celui de Kafka, auquel il est fait écho, était la transcription d’une réalité. Kafka n’envisageait pas une publication de son journal alors que Beigbeder, qui côtoie Jean-Pierre Enthoven ou Manuel Carcassonne, ses « éditeurs et néanmoins amis. », est assuré d’une publication entre deux livres, ou deux émissions de télé.

p.293
« Les grands auteurs, sont souvent meilleurs quand ils jettent des mots à la va-vite que quand ils se crèvent à raconter une histoire. Je ne dis pas cela pour me rassurer. Quoique.»

Reste à savoir si Beigbeder est un « grand auteur ».

p.368
« Dîner à Londres avec Fred et Farid, les meilleurs publicitaires du monde… »
p373
« Déjeuner à Sperone, chez des publicitaires pognonnés. (…) La beauté du site repose leurs yeux de toute la laideur qu’ils fabriquent toute l’année. »

Ainsi, à cinq pages d’intervalle, disons une semaine du temps beigbederien, il tient des propos contradictoires, partagé entre sa fascination pour ce milieu et un devoir de distanciation. Idem sur les pauvres, le capitalisme sauvage ou le communisme, auquel il adhère pour « faire comme » Patrick Besson et quelques autres...

p. 370
« On me dit : Angot a du rythme. Donc écrire une sottise une fois, c’est écrire une sottise. L’écrire deux fois, c’est une répétition. Et la répéter douze fois, c’est avoir du rythme. »

Il faut attendre la page 370, trente pages avant la fin, pour lire une vacherie sur quelqu’un, autre que Christine Orban ! Et ça tombe sur Angot. Tiens, pourquoi elle ? Alors qu’effectivement elle a plus de rythme que lui et qu’elle ne se répète pas plus ni ne dit plus de banalités.

Ce qui écoeure dans ce faux roman, ce triste journal, c’est l’abondance de people, de noms qui passent à la télé, effleurés et jamais égratignés car Beigbeder sait qu’il a une émission sur le feu et des invités potentiels, une image à polisser (le fameux Hypershow, aussi fumeux que ce livre !). Ainsi, dans le même ordre d’idée, Beigbeder prévoyait (il s’en est vanté), avant de ternir une chronique dans le Grand Journal, de sortir un livre sur ses déboires à la télé. Depuis que la télé le rétribue à nouveau pour sa présence sur le réseau hertzien (ce dont il est très fier), il semble que le livre soit reporté.

Le mieux serait de ne pas lire de ces faux écrivains qui passent plus d’une fois par an à la télé !

Kinbote - Jumet - 65 ans - 12 décembre 2006


La "hype-dandy-romantik-attitude" 8 étoiles

Journal intime d'un baiseur-cocaïné? Histoire d'un faux-raté Proustien qui snobe Danone? Que nenni! Un pur concentré à la "Magnolia" étalé sur deux années... Du j'ose et je vous emmerde avec ma vie de merde!Tout son "intox-roman" est lié à tout, tout a une conséquence, tout est impliqué, rien n'arrive par hasard, une chose entraine une autre, une cascade d'évènements qui fait la vie d'Oscar Dufresne, rien n'est indépendant ou tout est relié... Epoustouflant! Dj Fred featuring Oscar une compile indispensable pour les Anti-Flore!

Tamara-jassmeen - - 40 ans - 28 septembre 2005


amusant... 2 étoiles

Je m'étais laissé séduire par son "Windows on the world" et j'espérais retrouver quelques-uns de ces éblouissements... je suis déçu. Certes ça peut paraître amusant mais pas de quoi justifier un livre. Et puis quel gâchis que cette micro société d'inutiles qu'il décrit et dans laquelle il se pavane! Si on veut jouer les cyniques ou décrire notre société postmoderne et ses plus belles faunes vomitives, alors autant le faire bien en recourant à une véritable pratique de l'écrit et en poussant la description ethnologique jusqu'à ses retranchements les plus nauséeux. Mais tout le monde ne s'appelle pas Houellebecq...

Hambraine - Fosses La Ville - 73 ans - 2 septembre 2005


beigbethon 7 étoiles


10 bonnes raisons d'acheter ce livre :

1- parce qu'on peut y trouver :
« Le ski est une version moderne du mythe de Sisyphe »…
C'est nul, mais ça me fait marrer

2- L'à-peu-près de beigbeder stimule notre imagination ; on a toujours envie d'améliorer ses aphorismes

3- parce qu'on peut y trouver :
« Toutes mes déclarations d'amour arrivent soit trop tôt, soit trop tard. Parce que je ne dis « je t'aime » que pour séduire ou rassurer »
Ça j'aime vraiment bien

4- parce qu'il dépense beaucoup d'argent et ne sera pas toujours à la mode.
(Cette critique est en quelque sorte un beigbethon)

5- parce qu'on peut y trouver :
"c'est ainsi: il y a les jours où nous faisons l'amour et les jours où l'amour nous défait."
et ça! ça me troue le cul! (pas d'accord blue?)

6- à l'instar du Da Vinci code, il arrive à faire croire à des couillons qu'ils sont malins.
(pas de polémique! je fais partie de ceux qui apprécient les grosses ficelles de Dan Brown)

7- Il pourrait faire de très bons livres si des éditeurs avaient encore les couilles de le corriger

8- work with no play make Fred a dull boy work with no play make Fred a dull boy
work with no play make Fred a dull boy work with no play make Fred a dull boy
un mec qui se réfère à kubrick ne peut pas être tout à fait mauvais.

9- parce qu'on prend du plaisir, parfois, en lisant ce livre ; et si la quête du plaisir ponctuel est une raison suffisante pour vivre, elle peut-être une raison de lire "l'égoïste romantique".

10- parce que si vous voulez un jour être publié chez flammarion, vaudrait mieux que vous l'ayez lu

PS:
j'avoue:
Beigbeder me saoule, mais j'ai une tendance alcoolique...
je suis un fan honteux

Killgrieg - boulogne billancourt - 59 ans - 18 juillet 2005


Tristes aphorismes 4 étoiles

Moi j'aime bien ce type, il a l'air si malheureux. Mais malheureux il le sera encore dans cent ans quand il se rendra compte que ses pauvres aphorismes ne se retrouveront dans aucun dictionnaire. Je te pleure d'avance.
Oscar Dufresne n'est pas et ne sera jamais Oscar Wilde.
J'ai tout de même un peu ri, j'avoue.
Si vous voulez lire ce livre, le meilleur endroit est à Ibiza.

Oscar W. - Bruxelles - 55 ans - 28 juin 2005


l'amour dure trois ans? et le talent, il dure combien, Frédéric? 3 étoiles

Recette pour faire chez vous, un Beigbeder :
Style phrase courte percutante + cracher dans la soupe, du style « c’est dur d’être riche, d’écumer les soirées mondaines, etc. » + parsemer de sex drugs and rock’n’roll + faire du héros un de ces mecs riches et cons que l’on déteste dans la réalité et se débrouiller pour qu’on ait pitié de lui parce qu’il semble vulnérable, sensible et amoureux = paf! Vous obtenez un Beigbeder! Au moment du service, affichez votre Beigbeder sur tous les plateaux télé, de préférence chez votre ami Ardisson.

Je tiens à préciser que je suis une fan de Beigbeder depuis ma lecture de « l’amour dure 3 ans », et j’avais l’habitude de le défendre corps et âme face à mon entourage le résumant au publicitaire qui a fait un bouquin pour se faire viré, et qui au final a gagné un golden parachute digne d’un pdg de Carrefour (tiens, encore de la pub, comme quoi..).
Je tourne autour du pot, à travers ces quelques lignes, parce que j’ai pas envie de dire du mal de Beigbeder, mais j’y suis bien obligée. L’égoïste romantique n’est pas un roman. C’est un exercice de style. Beigbeder a des talents de concepteur rédacteur, ces hommes qui par une simple phrase, vous font acheter une poussette alors que vous n’avez pas d’enfant. leur but, comme le dit si bien Beigbeder dans un livre que cette fois je vous recommande, « 99 francs », qu’ils ont pour vocation de vous frustrer et de vous donner tout le temps envie de désirer encore plus.(Substantiellement).
Comme je le disais, Beigbeder sait manipuler les phrases courtes, les phrases percutantes, qui résonnent en vous. Les histoires dans ses romans précédents ne cassaient pas trois pattes à un canard. Mais à moment, tout ça se ressent, et le style ne suffit plus. Alors on se lasse. Comme moi aujourd’hui.
Beigbeder a trouvé la solution face à son manque d’imagination s’agissant des histoires et intrigues : faire un journal intime. Pas d’histoire, pas de trame, juste des phrases courtes alignées sous le nom d’un jour. Alors c’est bien écrit, mais c’est remplir des pages avec du vide. De l’inutile. Qui ne fait rien avancer.

Il voulait rendre la pareille à Bridget : je crois qu’il ne lui arrive pas au bas résille (et je suis pas fan de bridget!)

Arifromdublin - Paris - 40 ans - 17 mai 2005


Chef d'oeuvre? 10 étoiles

Les librairies abondent en livre soupir, c'est à dire en livres courts qui disparaissent aussitot. Ce livre décrit le vide, mais avec profondeur et le lecteur est en apnée totale et grandiose. Ce livre c'est Windows On The World à échelle planétaire, notre ptit monde discothéquisé qui n'est qu'un tas de poudre... Le Céline des nights clubs. Frédéric, tu es grand.

Pedroo - - 39 ans - 14 mai 2005


déceptionnée.... 4 étoiles

et oui, je me suis ennuyée lors de la lecture de ce journal...
est ce que les doutes existentiels de Marc-Frédéric-fraichement Oscar commenceraient à me lasser? mouais possible.....

en tout cas, aucun de ses bouquins ne vaut l'amour dure trois ans (du moins pour le moment, restons optimiste !)

Rachel - grenoble - 46 ans - 26 avril 2005