Neiges artificielles
de Florian Zeller

critiqué par Nothingman, le 30 mars 2005
(Marche-en- Famenne - 44 ans)


La note:  étoiles
Désenchanté
Dans toute bonne thèse de sociologie, il faut une question de départ. Pour Florian Zeller, la question est : "Que devient la blancheur quand la neige a fondu?". Un célèbre vers issu du répertoire shakespearien et qu'à la suite de ce roman, on pourrait traduire par : "Que devient l'insouciance et l'innocence de l'enfance quand arrive l'âge adulte?". Sauf qu'avec Florian Zeller, on est plutôt loin de l'étude sociologique. On est plutôt dans le roman parisien : dandy, boîte branchée, amour libre,….Le narrateur est donc l'incarnation d'une jeunesse parisienne dilettante, qui refait le monde à la terrasse du Flore avant de sortir dans les boîtes à la mode où l'on s'ennuie il est vrai souvent profondément. Un héros quelque peu désenchanté pour qui l'amour ne semble être qu'une éternelle impasse. Il espère malgré tout le retour d'un ancien amour Lou. Au fond de son âme, il sait qu'elle ne reviendra jamais. Mais c'est plus fort que lui. Cà le mine, le perturbe au point de songer à mettre fin aux jours de sa chère Lou ( mais évidemment sans jamais passer à l'acte).
C'est le deuxième roman de Florian Zeller que je lis après "Les amants du n'importe quoi" que j'avais vraiment trouvé vain. J'ai préféré la lecture de ces "Neiges artificielles" , même si les tribulations de ce "bobo" désenchanté lassent finalement assez vite. Le thème du difficile passage de l'enfance à l'âge adulte a déjà été souvent traité, même par des "collègues" de Florian Zeller. On pense notamment aux premiers romans de Nicolas Rey qui, pour moi, sont un peu plus piquants et plaisants.
Madame Bovary, c'est moi! 8 étoiles

Espèce de bande de Bovaristes! N'avez vous pas également été cet enfoiré désespéré qui broie du noir en se vautrant dans ses problèmes amoureux? Je l'ai déjà été.


Bon bon bon j'admettrai que le format est un peu aride et que l'écriture est un peu maladroite, mais pour un type qui a écrit un tel genre de roman dans la vingtaine, il a un très grande conscience du mal qui ronge le mâle occidental dans notre société actuelle. Comme on dit, c'est en baignant dans son atmosphère qu'on reflète sa société. Dostoïevsky nous a illustré la froideur de la Russie du XIXe siècle, Lovecraft nous a tracé les cartes de son univers intérieur...et Zeller lui...nous parle de ce que vivent les jeunes hommes d'aujourd'hui. Troublant d'actualité, mais représenté avec le doigté d'un vrai écrivain...

A lire!

FightingIntellectual - Montréal - 42 ans - 15 juillet 2006