Les orphelins de Brooklyn
de Jonathan Lethem

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 24 mars 2005
(Montréal - 55 ans)


La note:  étoiles
New York et arnaques
Fort de deux succès d’estime, Lethem a une place de choix dans les milieux littéraires américains. Ce titre a d’ailleurs remporté le prestigieux prix du « National Book Critics Circle » pourtant une récompense réservée à la littérature élitiste alors qu’il s’agit ici d’un polar.

Les orphelins de Brooklyn sont quatre adolescents, engagés sous l’aile d’un magouilleur nébuleux, Frank Minna, qui opère une agence de détective déguisée au début en agence de déménagement et ensuite en entreprise de voiturage. Suite au décès de leur patron, un des « Minna boys » entreprend alors de faire la lumière sur les affaires sombres de son mentor.

La particularité de ce roman, lui conférant son originalité, c’est le narrateur, un jeune homme naïf atteint du syndrome de la Tourette, cette maladie qui provoque de violents tics nerveux chez ceux qu’elle afflige et qui pour certains va jusqu’à les faire japper les pires insanités au moment le moins opportun.

Lethem réussit à nous faire vivre cette maladie dans son quotidien ainsi que toutes ses ramifications sur la personnalité. Mais avoir su, j’aurais lu ce livre en version originale, car il est évident que les jeux de mots et toute l’acrobatie de la prose n’a pas été entièrement reproduit en français par le travail de traduction, bien qu’admirable.

Ce qui en reste est un hommage tiède aux livres de détective « hard-boiled » des années 30 avec une intrigue mince portant sur la criminalité sans envergure.