L’intérêt de ce livre ne réside certes pas dans l’écriture qui est plus qu’ordinaire. J’ai même failli abandonner tellement je trouvais que c’était mal écrit. Mais, j’ai poursuivi ma lecture à contrecoeur et après une introduction plutôt ennuyeuse, je me suis retrouvée plongée dans l’horreur la plus totale.
Helga Schneider raconte son enfance berlinoise, avec son frère Peter, insupportable petit garçon gâté et sa belle-mère qu’elle appelle « la marâtre ». Le père est absent, parti se battre et Helga se sent rejetée par cette femme qui a remplacé sa mère qui a abandonné ses deux enfants pour l’amour de Hitler et du nazisme. Pendant les derniers mois de la guerre, la famille doit se terrer dans une cave pour échapper aux bombes et aux balles. La faim, la peur, la soif, le manque d’hygiène et la promiscuité insupportable sera leur lot pendant ces longs mois où ils attendent la fin de ce conflit absurde. Leur calvaire ne prendra pas fin immédiatement avec l’arrivée de l’armée russe dans la capitale allemande et le petit groupe devra subir la violence des russes qui violent les femmes et dépouillent les survivants de leurs montres et objets précieux. Les coups pleuvent et les vainqueurs font preuve de cruauté et d’arrogance.
Le récit a le mérite de nous faire prendre conscience des souffrances endurées par les civils allemands et en particulier par les résidents de Berlin, voisin du bunker où Hitler se terre. Un récit parfois insoutenable où l’être humain est réduit à l’état de bête par la faim et la terreur.
Si vous n’êtes pas blasé des récits de la deuxième guerre, lisez ce livre qui constitue un témoignage exceptionnel et bouleversant de la guerre vue à travers les yeux d’une enfant.
« Des ruines, encore des ruines. De nouveaux bâtiments en feu. De nouveau des ruines, et encore des ruines et d’autres maisons en feu. Les rues étaient désertes. La population se terrait dans les caves, épuisée, démoralisée, résignée. Les rues étaient vides, oubliées. On ne comptait plus les morts, mais eux au moins ils allaient bien, maintenant. Beaucoup les enviaient. »
« Tout à coup, j’aperçus un rat. Il m’observait, immobile. Un animal répugnant, gras et pansu, un de ceux qui se nourrissaient de cadavres. Il me regardait de ses yeux rouges et attentifs, deux têtes d’épingle en feu qui m’hypnotisaient. J’eus l’impression qu’il pouvait me sauter dessus, et j’essayai de hurler, mais mon cri résonna dans ma poitrine, tel un écho devenu fou. »
Dirlandaise - Québec - 69 ans - 1 novembre 2006 |