Faut être nègre pour faire ça...
de Chester Himes

critiqué par Tistou, le 17 mars 2005
( - 68 ans)


La note:  étoiles
15 nouvelles.
15 nouvelles ayant toutes pour sujet la prison. C'est d'ailleurs ainsi, précise sa biographie, qu'il commencera à écrire, des nouvelles. En prison. Autre point commun ; ça concerne quasi exclusivement des prisonniers de race noire (C'est quoi le titre déja? Ah oui! " Faut être nègre ..."). On comprend bien que dans ces conditions ce n'est pas la fête à tous les étages, les prisons n'étant pas réputées ...
Une, toutefois, ne concerne pas la prison (encore que, le Paradis dans les conditions décrites!), "Le Paradis n'est plus ce qu'il était". Elle a un petit côté surréaliste et sans avoir l'air d'y toucher ...
"Le soldat noir entendit l'ordre de charger et se rua sur l'ennemi avec toute sa compagnie. On lui tira dessus. Il fut tué. Après quoi, il se retrouva dans un pays chaud et fertile sur un chemin de terre, entre deux champs de coton en fleurs qui s'étendaient à perte de vue."
Ca commence ainsi, à 100 à l'heure, et le paradis vous a un petit air connu, non?
Et ça finit ainsi :
"Une nuit, le soldat retourne sur la terre. Ses copains de régiment se préparent à l'offensive. Ils sont moroses et tristes. Il veut leur remonter le moral, en appelle à leur bravoure, les engage à combattre haut les coeurs et sans peur de la mort, car la mort ce n'est rien. Ils lui répondent qu'ils n'ont pas peur de mourir, mais qu'ils n'ont pas envie d'aller au paradis, parce qu'ils en ont entendu parler et que ça doit être d'un ennui!
Alors le soldat leur dit ; "Vous n'y ètes pas du tout, les gars! Le paradis n'est plus ce qu'il était!""
Et entre ces deux bouts me direz-vous? Beaucoup de choses, il s'est passé beaucoup de choses. Bon, elles ne sont pas toutes à portée philosophique. Certaines sont bien plombées, bien comme on peut imaginer le désespoir d'être noir, pauvre et en prison chez l'Oncle Sam.
C'est écrit simplement. Pas Faulkner mais pas Simplet non plus.