critiqué par Laure256, le 14 mars 2005
( - 52 ans)

La note: étoiles

terrifiant ménage !

Dans ce court roman, Christine Féret-Fleury raconte l’histoire d’une femme, épouse et mère de deux enfants, qui après le départ de « ses hommes », passe ses journées à nettoyer, laver, gratter, récurer, là-haut, dans l’appartement d’une barre HLM de banlieue. C’est une obsession, une maladie, et on se demande à quoi cela va bien pouvoir mener, ces descriptions ménagères… Avec une grande économie de mots, - mais avec quelle précision !- l’auteur nous dévoile l’histoire d’une femme brisée. Tout au long du texte la propreté est étroitement liée au désir, à la sexualité, et donc au sale ? De l’amour conjugal au viol dans les poubelles, de son enfance à celle de ses garçons, c’est un chemin vers la folie talentueusement décrit. Jusqu’où va-t-elle aller, pour trois malheureuses gouttes de confiture que son fils aura laissé tomber dans la cuisine ? Je vous laisse le découvrir. C’est terrifiant, mais j’aime ce genre de livre, où la force de l’écriture et l’ellipse font tout, ce texte vous prend aux tripes et vous hante longtemps, une belle découverte, comme souvent dans cette petite collection de chez Arléa.