Les sources de la magie
de Joël Champetier

critiqué par Libris québécis, le 10 mars 2005
(Montréal - 82 ans)


La note:  étoiles
Magiciens impliqués dans un conflit politique
Depuis l’avènement de Harry Potter, les sorciers ont bonne presse. Plusieurs romanciers exploitent ce filon qui semble plaire à de nombreux lecteurs. Les œuvres du genre portent dorénavant un nouveau chapeau. On parle davantage de fantasy que de fantastique. Le calque de l’anglais est devenu une manie snobinarde qui a jeté l’anathème sur l’emploi intégral du français.

Joël Champetier s’est adonné à ce genre dans Les Sources de la magie. Sur une toile médiévale, l’auteur a brossé le tableau de la vie du magicien Ian Corybantier, un sujet du royaume de Contremont. Il s’agit d’un homme vivant seul avec Petite Caille, une chienne qui sait parler. Tout entier livré à l’étude des sources de la magie, il mène une vie paisible dans un décor bucolique jusqu’au jour où son frère Héran, intendant du royaume de Besline, lui confie pour l’été sa fille Marion, âgée de 16 ans. Rapidement, Ian apprendra le motif de cette garde qui ne repose pas sur l’amitié de la nièce pour son oncle. Il s’agit plutôt d’un conflit qui se prépare entre les burgraves (intendants) de trois villes que l’un d’eux veut regrouper pour former un royaume sur lequel il régnerait. Afin qu’Héran soutienne ce projet, il enlève Marion en recourant à l’art de Malitorne, le magicien qui habite la ville du prétendant au trône. Évidemment l’oncle Ian intervient pour sauver sa nièce avec son ami et sa voisine, une sorcière qui, en créant une simile (un clone), l’aide grandement à tirer la jeune femme des griffes du vilain Malitorne. La recherche de l’otage dégénère en un combat singulier, qui règle finalement l’imbroglio du commandement des villes.

Cette histoire contient tous les ingrédients susceptibles d’évoquer l’époque médiévale. Châteaux, auberges, tunnel secret, champs et forêt servent de décor aux paltoquets, aux cavaliers, aux nains, aux paysans et aux magiciens qui utilisent les incantations ad hoc pour se déplacer ou combattre les spectres malicieux qui se dressent sur leur chemin. Et le personnel des écuries s’assure que les haquenées et les destriers conduisent à destination tous les personnages qui ont à se déplacer. Combats et violence afférente entraînent tous les protagonistes dans un dénouement manichéen qui assure le triomphe des forces du bien. Finis bonorum coronat operum.

Avec une plume élégante et appropriée au genre, l’auteur réussit à créer une atmosphère médiévale dans laquelle baignent des magiciens aux prises avec un conflit politique. Mais les assises de l’œuvre montrent des défaillances qui en décevront quelques-uns. La trame réunit sans grande originalité un ensemble d’éléments typiques au fantastique. Il est difficile à l’émotion de pénétrer cette œuvre qui résulte d’une recette éprouvée. L’art romanesque est quand même respecté sauf que l’épilogue transforme la chute en moult informations livrées sous forme de résumé bâclé. Comme première expérience de ce genre, c'est une amère déception. Pourtant l'auteur a remporté le prix Boréal 2003 avec ce roman dans la catégorie fantastique.
Les sources de l'ennui 5 étoiles

Quoi dire d'autre qu'un gros bof. C'est un livre pour adolescent avec quelques tragédies d'adulte. Sans être mauvais, je n'ai pas vraiment accroché.

Exarkun1979 - Montréal - 44 ans - 6 août 2011