Sur la photo
de Marie-Hélène Lafon

critiqué par Clarabel, le 10 mars 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Du talent !
Il y a deux portraits en parallèle dans le deuxième roman de Marie-Hélène Lafon : d'abord une maison silencieuse, grande, aux pièces envahies par le vide et la poussière, les bruits d'un passé qui peine à ressusciter cette demeure, et en chassé-croisé il y a Rémi, sa femme Isabelle et leur fille Louise, dans leur maison porte de Bagnolet, où souvent se joint Renaud, le meilleur ami.

Au fil des paragraphes, les choses sont décrites de manière tatillonne et hésitante presque. On passe d'un instant à l'autre, le portrait d'une famille ordinaire, les souvenirs d'enfance d'un garçon solitaire, entouré de ses deux soeurs, dans une ferme en Auvergne. Parfois on a le sentiment de lire un devoir scolaire, tant l'histoire paraît commune et familière. Mais le style de Marie-Hélène Lafon empêche de se laisse embrigader ou étiquetter. L'auteur a un coup de griffe en forme de plume, sous ses apparences banales elle dissimule une force étourdissante. Son écriture marque, son univers touche. A la fois sensible et juste, ce roman rattrape la déception des nouvelles du recueil "Liturgie" et prend le pas au "Soir du chien", premier roman épatant !