Les fugitives
de Shirley Conran

critiqué par Nirvana, le 7 mars 2005
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
Kho Lanta chez les bourgeoises....
Arthur, homme dur et détaché, président de La Nexus, importante société minière américaine doit trouver son successeur. Il décide d'organiser un séminaire sur l'île de Paui, au nord de l'Australie, où sa société a de gros intérêts économiques, les chercheurs ayant trouvé de nouvelles possibilité de gisements de cobalt.
Ce séminaire sera l'occasion de signer de nouveaux accords avec les dirigeants de l'île, avec force pots de vins et roueries des deux côtés, le pays n'ayant pas les moyens de financer lui-même l'extraction, mais avide de se servir au passage. Mais il sera aussi l'occasion pour choisir le successeur, parmi les vices-présidents, accompagnés de leurs épouses, tous ambitieux et rêvant de décrocher le poste convoité. Ces dames se sentent donc obligées de faire bonne figure, toutes souhaitant montrer qu'elles ont l'étoffe de la femme du nouveau président, souhaitant toutes voir leur mari en avant. Donc beaucoup de sourire en façades, mais beaucoup de tensions derrière, dans un hôtel paradisiaque cernés par une nature impénétrable, l'île commençant juste à développer le tourisme.
Suite à une excursion en mer qui les a retardées, les femmes rejoignent leur hôtel par un chemin détourné et assistent impuissantes avec le capitaine du bateau à l'invasion de l'île par des hommes armés, suite à un coup d'état.
Leurs maris sont exécutés sous leurs yeux, et horrifiées, elles fuient dans la jungle.
Commence pour elles un exil à la Robinson, dans un environemment hostile où elles doivent survivre, en se dissimulant d'une part des autorités en place n'ayant aucun intérêt à laisser des témoins d'un acte de barbarie contre des citoyens américains, et d'autre part vis à vis des tribus d'anthropophages vivant à Paui.
C'est palpitant, la mise en place est dense (plus ou moins un tiers du roman) mais nécessaire pour dresser un portrait psychologique de chacune des protagonistes.
Ensuite on assiste à leur apprentissage de toutes les techniques pour survivre, alors que jusque là elles ont toutes connu une vie des plus confortable.
Chacune va découvrir des facettes de sa personnalité insoupçonnées jusqu'alors.
C'est un récit distrayant, il n'y a aucune longueur pour moi, pas de temps mort, on aspire à connaître le dénouement, sans qu'à aucun moment l'attention ne se relâche.
Un excellent roman de détente!

J'ai trouvé peu d'info sur l'auteur, "Fugitives" date déjà de 1987.
Apparemment l'auteur a écrit aussi "Lace" qui serait un grand best-seller, et une mini-série télévisée aurait été adaptée de "Fugitives". Pour ma part, je n'en ai jamais entendu parler.