Contes pour un homme seul
de Yves Thériault

critiqué par Fee carabine, le 3 mars 2005
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Vingt contes d'amour, de folie et de mort
Vingt contes comme autant de perles intemporelles.
Vingt contes comme autant de fragments dessinant la vie d'un petit village coincé entre mer et montagne.
Vingt contes et autant d'histoires tragiques et cruelles, histoires d'Amour, de Folie et de Mort.

Yves Thériault trouve dans ses "Contes pour un homme seul" des mots singuliers pour dire les passions humaines, amour, désir, avidité, soif de vengeance, chagrin, remords et peur de la mort. Son style évoque celui de Charles-Ferdinand Ramuz, des mots colorés, des phrases un peu âpres, un peu rugueuses, avec peut-être un tout petit peu plus de douceur et de rondeur que chez l'écrivain vaudois. Mais je préfère céder la parole à Yves Thériault lorsqu'il nous conte la fin tragique de l'amour de Mathurin, surnommé le Troublé car il a "des chauves-souris dans la tête", pour une colonie de fourmis rouges:


Je voudrais voir les seins blonds d'Annette, au soleil de mer qui a des choses de lumière bleue dans le jaune.
Soleil vert de mer bleue...
Où sont mes fourmis?
Je suis descendu faire la seule chose possible. Puisque j'aime les fourmis, il faut que j'aille.
Que je les prenne une à une, entre mes doigts.
Que je les écrase.

C'est ce que j'ai fait.