Carnets intimes
de Sylvia Plath

critiqué par Clarabel, le 1 mars 2005
( - 48 ans)


La note:  étoiles
D'outre-tombe ...
Il suffirait de lire la présentation d'Anouk Neuhoff, traductrice, pour en absorber l'imparable qualité que le livre renferme ! Une femme, une oeuvre - indiscutable ! Sylvia Plath a trop tôt disparu, ne nous laissant que quelques textes épars, des Notes de Cambridge, des nouvelles, des bouts d'essai, des débuts de roman inachevé... Une terrible frustration alors que Sylvia Plath possédait un talent extraordinaire !! Pour nous, lecteurs passionnés, ces petits cailloux parsemés sont des véritables pépites ! L'ensemble des textes est, certes, de qualité et d'intérêt inégaux, mais la grande constante est la qualité de la prose ! Cette âme de poétesse transpire du moindre écrit, pour décrire tourments, obsessions, souvenirs d'enfance et transports amoureux, Sylvia Plath a quelque chose de l'écriture sensorielle et sensuelle de Colette. L'oeil vif, la plume aiguisée, elle a su jongler entre le style lumineux et ombreux, tout en cultivant son étonnante objectivité.

Quelques textes talentueux : "Parmi les bourdons" en souvenir de son père, "Un jour de juin" sur la sensualité naïve de deux adolescentes, "Le rocher vert" sur les souvenirs d'enfance, "L'ombre" reprend le thème de l'enfance, du souvenir du père et des jugements idiots de la société, et "Sweetie Pie" d'un cynisme jouissif, sur l'encouragement au comportement pervers d'une petite fille. "Le garçon au dauphin" annonçait le début d'un roman inachevé.

Tous les lecteurs de "La cloche de détresse" vouent désormais un respect presque mystique à Sylvia Plath et la parution de textes retrouvés comble les désirs de ce public fanatisé, tel un extraordinaire rappel sur scène ! Ce recueil, complémentaire à "Le jour où Mr Prescott est mort" (autre recueil publié par La Petite Vermillon), est incontournable !!!!