Les enfants de la guerre
de Lorenzo Carcaterra

critiqué par Nirvana, le 24 février 2005
(Bruxelles - 52 ans)


La note:  étoiles
Un épisode peu connu
Automne 1943. La Wehrmacht a laissé Naples en ruines, après avoir évacué ses habitants, de gré ou de force....mais bat en retraite face à l'avancée des troupes anglaises et américaines.
Hitler, s'il ne peut avoir Naples, décide que personne ne l'aura, et ordonne au colonel Von Klaus, à la tête de la 16ème division de panzers, de raser la ville.
Dans celle-ci, ne restent que des enfants et des adolescents. Ils ont tout perdu: parents, foyer, sécurité...mais ils ont gardé leur fierté, et une farouche détermination les pousse à s'organiser pour l'impensable: repousser avec leurs ruses de gamins de rues et leur ingéniosité les tanks et soldats allemands.
Steve Connors, un soldat de l'U.S.Army, envoyé en reconnaissance pour retrouver deux G.I. dans la ville, va s'allier à cette étrange armée, en y apportant sa connaissance du combat.
Les scrupules du général Von Klaus à combattre des enfants, ce qui est pour lui sans honneur, s'effaceront au rythme des pertes que connaîtra son escadron, et la honte laisse place à une guerre sans scrupules...

J'ai littéralement dévoré la première moitié du roman, par la suite , je me suis parfois lassée de la succession de combats, mais c'est un très beau récit, à la cloture dramatique qui en rehausse l'intensité.
Lorenzo Carcaterra est déja l'auteur de "Sleepers", récit largement autobiographique que je vous recommande vivement aussi. J'admire cet auteur, au vu de son douloureux passé, il a su admirablement "remonter la pente" et je vois en lui une grande compassion. Les événements racontés sont inspirés de faits réels, sa mère ayant bercé son enfance avec ses terribles souvenirs de cette époque.
Défigurer l’Histoire 2 étoiles

Une vision hollywoodienne de la guerre basée sur une légende douteuse napolitaine comme quoi une bande de gosses orphelins auraient protégé la ville de l’invasion allemande. Dès les premiers chapitres, il est évident que plusieurs choses clochent - la période est mal documentée et les personnages sont ridiculement simplistes. Le beau soldat américain est invincible et dépeint comme un héros parfait. Et bien sûr, les nazis sont des sadiques assoiffés de sang, prêt à tout pour tuer des enfants.

Le récit multiplie les invraisemblances et se vautre dans le mélo à la moindre occasion. A ce gâchis, on ajoute une histoire d’amour insipide et un gros toutou gentil qui aidera les enfants de la rue dans leurs interminables petites batailles contre l’ennemi, histoire de faire Disney.

C’est prévisible et faible à tous les égards. Comment quelqu’un comme Carcaterra, qui nous avait donné un roman aussi percutant que « Sleepers », peut-il en arriver à écrire quelque chose d’aussi peu inspiré? De plus, le film « Le Quattro Giornate di Napoli » avait déjà abordé le sujet, récoltant les éloges. Pourquoi vouloir recommencer?

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 4 octobre 2005