Une fraction d'éternité
de Francis Dannemark

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 9 février 2005
(Liernu - 56 ans)

La note: étoiles

Poésie en stéréo

Je me vois dans la délicate position de critiquer un ouvrage de poésie. C’est la première fois que je m’y colle, j’en appelle à votre indulgence. J’aurais pu renoncer, mais ce recueil à une particularité intéressante et cette originalité mérite qu’on la salue. En effet, chaque poème est introduit, ou conclu, par une réflexion de l’auteur, une citation, … Effet miroir, prise de recul par l’auteur lui-même, recueil à deux voix en une (j’imagine une tessiture douce et grave pour le poème proprement dit, et une « de tous les jours » pour les miroirs).

Un extrait de « Libre » :
« Un jour, une voix qui venait de loin,
qui avait franchi la frontière
et ignorait le temps, une voix
a murmuré des mots que j’entendais :
vivre était simple comme un cercle
tracé d’un doigt léger sur le sable.
Tout était là. Le début
et la fin confondus. Rien ne s’y perdait.
Et j’étais un grain de sable,
et c’était bien.

Une réflexion :
« Nous inventons nos amis, nous inventons nos amours. Quand tout va bien, eux aussi nous inventent. Ainsi nous nous croisons dans des miroirs où nous rebondissons. Les plus émouvants, les plus justes peut-être, sont ceux dont le tain est légèrement abîmé, pareil à des mains qui se préparent à vieillir. »