Danse, danse, danse de Haruki Murakami

Danse, danse, danse de Haruki Murakami
(Dansu, dansu, dansu (ダンス・ダンス・ダンス))

Catégorie(s) : Littérature => Asiatique

Critiqué par Manu55, le 8 février 2005 (João Pessoa, Inscrit le 21 janvier 2004, 50 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 012ème position).
Visites : 6 509  (depuis Novembre 2007)

Retourne donc sur la Lune

Où nous retrouvons notre publicitaire désabusé, alcoolisé, déprimé . Et nous retrouvons notre homme mouton, plus sale que jamais, tentant d’aider notre héros à retisser les liens qu’il a coupés tout au long de son existence.
Une amante, la femme aux oreilles d’exception, l’appelle dans ses rêves. Il doit retourner sur les lieux de leurs amours, l’Hôtel du Dauphin, pour la retrouver. Commence alors une quête personnelle qui nous entraîne aux frontières du fantastique, de l’irréel, entre vie et mort, désespérée contre la solitude de son âme qui se décompose.
Nombreux seront les personnages intrigants que le narrateur va rencontrer tout au long de ce roman : l’acteur de cinéma désabusé, le poète manchot, l’adolescente délaissée…

Ecrit en 1988, Danse, Danse, Danse est le sixième roman de Murakami. Loin d’être aussi abouti que les Chroniques de l’oiseau à ressort, j’ai retrouvé dans ce livre tout ce qui fera de ce dernier livre un très grand livre. L’univers de Murakami est toujours obsédant, pesant, rempli de solitude, de désespoir, d’amour et d’humour.

« - Compliquée cette affaire, mon cher Watson, fis-je, m’adressant au cendrier posé sur la table.
Mais le cendrier ne répondit pas. Et pour cause, il était intelligent et savait qu’il valait mieux rester en dehors de toute cette histoire. »

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Les éditions

  • Danse, danse, danse [Texte imprimé], roman Haruki Murakami trad. du japonais par Corinne Atlan
    de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
    Seuil / Points (Paris)
    ISBN : 9782020664080 ; 5,76 € ; 18/05/2004 ; 560 p. ; Poche
  • Danse, danse, danse [Texte imprimé], roman Haruki Murakami traduit du japonais par Corinne Atlan
    de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
    Points / Points (Paris)
    ISBN : 9782757837047 ; EUR 8,70 ; 14/11/2013 ; 632 p. ; Poche
  • Danse, danse, danse [Texte imprimé] Haruki Murakami traduit du japonais par Corinne Atlan
    de Murakami, Haruki Atlan, Corinne (Traducteur)
    10-18 / 10/18
    ISBN : 9782264076526 ; 10,70 € ; 04/03/2021 ; 648 p. ; Poche
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Retrouver le courant principal de la vie

8 étoiles

Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 18 mai 2013

Ceci est un livre que l’on déguste à petites doses. Il en émane un parfum d’ennui existentiel à l’image de Proust. La vie se déroule. On en attend quelque chose. On se démène pour essayer de découvrir quoi. Fatigué de ne rien voir venir, on met en place les conditions pour le faire émerger en se disant, fataliste, que ce qui doit arriver arrivera. Et tout finit par se décanter.

Un long cheminement intérieur, des dialogues remplis de non-dit avec une pré-ado, des personnages décalés en marge du courant dominant, de l’onirisme, des symboles et des clés à saisir marquent des pages pleines d’une solitude à fleur de peau. De belles trouvailles au niveau de la langue avec des descriptions d’activités triviales et des comparaisons surprenantes et on se retrouve plus d’une fois le livre tombé des mains à penser...

L’histoire met en scène un narrateur de 34 ans avec un faux air d’adolescent attardé qui a réfléchi à son cas, des call-girls, un camarade de classe devenu acteur, une jeune pré-ado précoce, une hôtesse d’accueil d’hôtel, l’homme-mouton. Il y a des meurtres au mobile ténu, des parents qui ne comprennent pas leur enfant et lui donnent de l’argent plutôt que de l’amour. Il montre l’incommunicabilité entre les êtres, les confidences partagées grâce à l’alcool, la vie quotidienne désœuvrée, les rêves d’amitié ou d’amour avec une âme sœur. La musique avec des noms de groupes est très présente.

Et danser, c’est vivre. Avec soi-même et avec son ombre, la part sombre ou avide de connaissances qui est en nous, qui cherche une raison de vivre.

En somme, un très bon livre poétique sur la quête et la découverte de soi.

IF-0513-4034

Eternel envoûtement

8 étoiles

Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 6 septembre 2009

La métaphore présentée par le titre est loin d’être la meilleure qu’a fait Murakami en référence à la vie dans tous ses livres que j’ai dévorés jusqu’à présent. Les quelques passages évoquant cette danse – qui illustre la difficulté de faire toujours quelque chose de sa vie, de savoir quel pas présenter plutôt qu’en autre, d’être en accord avec toutes les musiques, c’est à dire le reste de la société- ne m’ont pas marquée.

Mais quel détail comparé à l’intégralité du roman.

C’est l’histoire d’un homme trentenaire, qui ne fait rien de très concret de sa vie, et qui se met à la recherche, sans vraiment y croire, d’une vie plus équilibrée, moins bizarre, comme lui font remarquer les rares proches qui l’entoure.

Entre ses rencontres avec une fillette de 13 ans, un ancien camarade de classe devenu acteur, des prostituées, des employées d’hôtel, un poète unijambiste fiancé à une photographe lunatique, on n'a pas le temps d’attendre un nouveau moment de suspens. En lisant Danse, danse, danse, j’ai ressenti le même plaisir qu’en lisant Kafka sur le rivage, à cela près que le rythme était -à peine- moins soutenu.

Le style fluide, poétique, réaliste avec une pointe de fantaisie, les références aux grands musiciens jazz et rock, sont toujours de la partie.

Quelle richesse d’imagination, de culture, de vocabulaire. Murakami à nouveau surprenant.

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