Le pont aux trois arches
de Ismaïl Kadaré

critiqué par Léonce_laplanche, le 3 février 2005
(Périgueux - 88 ans)


La note:  étoiles
A propos de l'Ouyane maudite !
Ce livre nous immerge dans une région exclusivement rurale, aux besoins immédiats et aux peurs déjà légendaires. Nous voici en Albanie, vers la fin du quatorzième siècle.
Le moine Gjon nous rapporte la construction du premier pont de pierre, sur l’Ouyane maudite, là précisément où il devait être construit selon un voyant qui sut interpréter les vœux du Tout-Puissant.
Kadaré se fait chroniqueur, il nous éclaire des ballades des rhapsodes, des prophéties de la vieille Aïkoune, des légendes du pays, détaillant particulièrement celle de l’emmuré vivant.
Ce premier pont s’élabore dans le malheur, annonçant les lendemains difficiles de cette Albanie ancienne, trop petite et trop proche de l’immense empire ottoman.
Je suis admiratif de ce grand écrivain qui toujours sait varier son ton et sa parole pour l’adapter à son sujet. Il trouve ici la parfaite articulation et la juste mesure entre le réel et l’irrationnel, le légendaire et le géopolitique.