A la brocante du coeur
de Robert Cormier

critiqué par MoRe pLeAsUrE, le 1 février 2005
(region parisienne - 41 ans)

La note: étoiles

Déchirant

Présentation éditeur: "Trent ne fait que son métier, mais il le fait bien. Il le fait mieux que personne. Son métier consiste à interroger des suspects. Avec patience, intelligence, tact et malice, avec art. Jusqu'à ce qu'ils avouent leur crime. Face à lui, ils finissent toujours par avouer. Trent a quelque chose d'irrésistible. " Sa touche magique ", disent les journaux. " Tu es ce que tu fais ", disait sa femme, Lottie, avant de le quitter. Ce jour-là, le crime est particulièrement horrible et la récompense promise à Trent particulièrement désirable. Quitter enfin son bled pourri du Vermont. Faire carrière. Le petit-fils du sénateur Gibbons était en CE 2 avec Alice, la victime, sept ans. " La ville a besoin d'une arrestation, les familles sont bouleversées. Écrivez vous-même l'addition. Je tiens toujours mes promesses ", dit le sénateur. La police a mis la main sur Jason, douze ans, qui a passé l'après-midi à faire un puzzle avec Alice. C'est un garçon original, maladroit, timide, violent à ses heures. Très observateur. Épris de justice. Un marginal, donc. Le seul problème, c'est qu'il nie. Trent se met au travail."

Une fin atroce pour ce dernier livre de Robert Cormier qui a quitté ce monde.

... Ne nous trompons pas de sujet
Il me semble que vous n'avez apparemment pas vu où R Cormier voulait en venir: Comme tous les autres livres de l'auteur, qui est hanté par "le mal", ce roman est très sombre, et plutôt philosophique, voire métaphysique. C'est donc un interrogatoire de police d'un ado fragile qui finit par avouer un crime qu'il n'a pas commis. Il est vite innocenté, mais alors, du coup, il va aller commettre un crime équivalent, après, car, suite à son interrogatoire, il s'avise que s'il l'a avoué, c'est donc qu'il aurait pu le commettre. Peut-être même qu'il l'a commis dans sa tête, juste devancé par le vrai coupable?... Le livre pose donc entre autres, avec certes l'idée de la manipulation, qui à mon avis n'est pas centrale, celle de la culpabilité REELLE: est-on coupable de ce qu'on n'a pas encore commis? De ce qu'on est capable de commettre, etc, (cf le film "Minority report"). Voilà qui explicite un peu le titre, tiré d'un poème de Yeats, et utilisé déjà par Nava sous la forme" les Défroques du coeur"... Cuauhtli - - 74 ans - 31 mars 2009

"A la brocante du coeur"
"Les choses infectes. Je dois rester tapi au pied de chaque échelle, dans l'infecte brocante du coeur." Cela résume assez bien ce roman et plus précisément le personnage de Trent, qui se sentira obligé de faire avouer le jeune Jason. Un livre poignant et triste. Triste, comme Jason qui m'a fait l'impression d'être invisible aux yeux de tous. A lire! D'urgence. Tout Est Fatal - - 32 ans - 19 décembre 2006

Froid dans le dos.
J'ai bien aimé ce livre. On en ressort à la fin avec le coeur lourd et des questions plein la tête. Il développe étape par étape comment un adulte peut influencer un enfant, jusqu’à lui faire avouer des crimes qu’il n’a pas commis. Cela fait froid dans le dos. On ne décolle pas du début jusqu’à la fin. A lire, à offrir. Toundra - Paris - 34 ans - 27 mars 2005