Elia
de Paul Vanderstappen

critiqué par Débézed, le 24 décembre 2025
(Besançon - 78 ans)


La note:  étoiles
Aventure généalogique
Hugo, chroniqueur et enseignant à l’Ecole du journalisme, fréquente régulièrement un bar où il retrouve Maud son amie de longue date, un jour alors qu’il devise ensemble, il croise le regard d’une jeune femme qui, comme lui, possède un petit carnet noir sur lequel elle prend des notes. Il rencontre cette fille, elle lui a écrit qu’elle a lu, avec une certaine émotion, sa chronique au sujet des arbres publiée dans le journal où il écrit régulièrement. Elle lui demande s’il publie des livres et lui s’enquiert de savoir si, elle aussi, en écrit, elle le voudrait bien mais elle n’y arrive pas. Elle pense qu’il sait parler aux arbres et ça l’enchante car elle les aime beaucoup.

Hugo est orphelin de sa mère depuis sa prime enfance, il vit avec son père architecte, il lui raconte son enfance, il ne sait rien d’elle. Elle sait qu’il fréquente régulièrement ce bar et qu’elle peut le rencontrer quand elle en a envie, ils finissent par nouer une certaine proximité nourrie par une même sensibilité et quelques affinités communes. Elle lui confie qu’on l’appelle Elia, qu’elle n’a pas connu ses parents et qu’elle a été élevée par sa grand-mère qui veille sur elle et semble lui cacher un certain nombre de choses sur ses origines réelles.

Elle a besoin de connaître ses racines et pour ça elle fouille dans le grenier où elle découvre un dessin qu’elle montre à son ami journaliste qui est intrigué par celui-ci, il lui rappelle quelques autres dessins qu’il a trouvés dans les papiers de son père. Il s’ouvre de cette coïncidence à son amie Maud, bibliothécaire, qui effectue des recherches pour mieux situer cette fille qui semble sortie de nulle part. Ces investigations lui prouve qu’elle la fille d’une danseuse réputée qui aurait émigré aux Etats-Unis où elle aurait fait carrière dans son art. Fort de leurs découvertes, Elia et Hugo écrivent sans se consulter leur histoire respective qui n’est peut-être pas tout à fait la même mais elle comporte des éléments suffisants pour qu’ils comprennent mieux leur arbre généalogique respectif.

Un roman court mais émouvant qui évoque, la naissance, l’origine, la filiation, les racines, ..., tout ce qui contribue à construire un être humain qui peut devenir adulte en sachant d’où il vient pour savoir où il va. Ce texte montre bien toute l’importance de dire, ou d’écrire, la vérité pour que l’enfant ne soit pas un inconnu pour lui-même, pour qu’il sache qui il est. A l’époque où le divorce se banalise, il semble poser les bonnes questions pour que les fils des couples éphémères ou occasionnels ne restent pas des orphelins sans racines.