Par où entre la lumière
de Joyce Maynard

critiqué par Pascale Ew., le 22 décembre 2025
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Magistral !
Ceci est la suite du roman « Où vivaient les gens heureux », qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu pour aborder celui-ci.
Eleanor accompagne son ex-mari Cam qui souffre d’un cancer jusqu’à la mort. Ces derniers instants leur permettent de se réconcilier.
Toby, leur fils tombé dans l’eau à l’âge de quatre ans et qui n’a survécu qu’au prix de lésions au cerveau, vit avec elle, s’occupe de chèvres et fabrique du fromage. (Eleanor n’avait jamais pu pardonner à Cam son inattention qui avait permis le drame.)
Hélas, sa fille Ursula refuse de pardonner à sa mère le fait d’avoir divorcé. Elle la tient à distance de sa famille. Son mari Jake est au chômage, alcoolique et républicain forcené. Leur relation est houleuse.
Son autre fille Al s’est fait opérer pour changer de sexe et s’est mariée à Teresa. Ils désirent un enfant.
A l’occasion de son travail d’écrivain pour enfants, Eleanor fait la connaissance de Guy, explorateur des glaces et lanceur d’alerte sur le climat. Ils tombent instantanément amoureux et se voient régulièrement aux quatre coins du pays à l’occasion des conférences de Guy.
Raine, la voisine, met au monde un enfant grâce à Toby et Eleanor, qui se prénomme Spyder. Toby prend beaucoup soin du bébé pendant que sa mère – qui a peu la fibre maternelle – travaille.
Un jour, Coco, leur ancienne baby-sitter pour qui Cam a quitté Eleanor, vient briser l'équilibre de leur vie...
Ce grand roman qui couvre quatorze ans est un bijou ! Joyce Maynard fait une fois de plus preuve d’une grande psychologie. Elle aborde tous les sujets actuels qui font débat : changement de sexe, homosexualité, parentalité, handicap, Trump (qu’elle ne se prive pas de dépeindre pour le semeur de violence qu’il est)… Le sujet qui m’a le plus touchée, c’est sa relation difficile avec sa fille Ursula. La solitude et l’abnégation d’Eleanor m’émeuvent. Je ne me souviens pas avoir lu un roman où les personnages sont aussi vrais que nature, à tel point que j’ai l’impression de les connaître ou que je pourrais les rencontrer. C’est criant de vérité ! L’auteure fouille les tréfonds des âmes et décortique le fonctionnement de chacun en fonction de son passé. C’est passionnant ! Et les personnages sont très attachants.