Protocole solitude
de Joanna Russ

critiqué par Kabuto, le 15 décembre 2025
(Craponne - 65 ans)


La note:  étoiles
Une claque
Protocole solitude, de Joanna Russ, est un roman que j’ai acheté sur la promesse de sa quatrième de couverture : des voyageurs interstellaires perdus sur une planète inconnue, laissant espérer un récit de survie en milieu hostile à la sauce science-fiction. Mais le livre prend une direction radicalement différente.
Ici, le véritable danger ne vient pas de la planète, mais des autres humains. Très vite, les pires penchants de l’espèce refont surface : domination, rapports de force, reproduction imposée. Les hommes s’approprient les femmes pour repeupler ce monde vierge, n’hésitant pas à recourir à la violence. Les inimitiés, les différences de classe et les frustrations deviennent autant de prétextes au conflit.
La narratrice refuse ces injonctions et choisit la fuite. Le dénouement, cruel et profondément cynique, porte un regard extrêmement dur sur l’humanité.
À la fermeture du livre, le sentiment dominant reste la surprise — ce n’était clairement pas le roman auquel je m’attendais — mêlée à une forme d’incompréhension face à des comportements souvent excessifs. Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette lecture, mais elle m’a marqué durablement et restera gravée dans ma mémoire.