Qui sera le prochain maître du monde ? - La France face au nouveau chaos
de François Lenglet

critiqué par Colen8, le 6 décembre 2025
( - 84 ans)


La note:  étoiles
Faut-il s’inquiéter de la transition géopolitique ?
L’analyse de François Lenglet est pertinente sur la parenthèse magique du libre-échangisme. Imposée après les Trente glorieuses au reste du monde elle devait aux dires des économistes de l’école de Chicago relancer une croissance en berne et créer plus de richesse. La rentabilité attendue avec les coûts réduits du transport maritime, la désindustrialisation vers les pays à bas salaire, les baisses d’impôts massives a surtout creusé les inégalités sociales par la hausse du chômage des pays développés.
La parenthèse se referme avec le retour du protectionnisme et la montée des populismes. En un demi-siècle le rattrapage phénoménal de la Chine, l’invasion irrépressible de ses produits, ses monopoles technologiques et commerciaux tous secteurs confondus poussent certains observateurs à voir en elle le prochain maître du monde. Qu’en est-il au terme des siècles d’hégémonie européenne dont celle de l’empire britannique au XIXe, celle des Etats-Unis au siècle dernier entamée avec l’arrivée de Trump ?
Ce ne sera pas la Chine. Sa main d’œuvre jeune et disponible l’ayant portée au rang de premier industriel et premier exportateur du monde a vieilli. Désormais minée par une forte baisse démographique impossible à enrayer et par la rigidité de son régime politique elle ne peut plus que rétrécir. Son économie va dans le mur, fragilisée par la crise immobilière, par la chute des prix liée à la surproduction par rapport à la demande, par la sous-évaluation du yuan, par la faiblesse de la consommation intérieure.
La conclusion relative à la France tombe à plat, sans perspective de sortie de la crise politique ouverte depuis la réélection d’Emmanuel Macron… Alors imaginons un scénario consécutif à l’absence de majorité parlementaire depuis 2022, à l’instabilité gouvernementale depuis l’an dernier : la présidence de la République, un gouvernement et la majorité parlementaire d’un parti favorable à la Russie pourrait anéantir les 80 ans de construction européenne par un effet domino sur le reste de l’UE.