Le livre de Kells
de Sorj Chalandon

critiqué par Pascale Ew., le 29 novembre 2025
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Combats pour s'en sortir
L’auteur raconte sa jeunesse : tout d’abord sa fuite de chez lui à dix-sept ans, loin de l’Autre, ce père raciste et violent, avec l’idée d’aller à Ibiza et Katmandou. Il prend le pseudo de Kells, d’après un évangéliaire médiéval irlandais dont un ami lui avait envoyé une carte postale. Hélas, il va vite déchanter et se faire dévorer par la rue. Face à l’épuisement, la faim, le froid, la peur, la solitude, Kells vit au jour le jour. Il raconte ses errements, la violence, les rares mains tendues, la mendicité,…
Plus tard, Kells fait la connaissance d’un groupe jeunes militants : les maos ou Gauchistes prolétaires, qui font preuve de solidarité gratuite envers lu et l’aident à reprendre pied. Ils deviennent pour lui une fraternité. Mais leur combat est violent, de plus en plus violent. Kells y trouve une revanche contre son père raciste. Il ne fait pas partie des têtes pensantes, mais des poings actifs dans les manifs, actions punitives, etc. Même s’il tente parfois d’éviter la violence gratuite, son engagement politique passe par la baston, voire les armes.
J’ai trouvé la première partie du livre (dans la rue) poignante et criante de vérité, mais j’ai moins été passionnée par la deuxième. Ces combats politiques anarchistes, cette révolte violente me sont étrangers. J’ai pu un peu mieux comprendre ce qui peut les motiver et comment on peut en arriver là, mais la violence, ça ne passe pas chez moi.