Abena
de Pierre Chavagné

critiqué par Jfp, le 14 novembre 2025
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 77 ans)


La note:  étoiles
les vivants et les morts
Une dystopie nous plongeant dans un monde très (trop) proche où la déliquescence des institutions a fait éclater tout ce qui cimentait à grand peine la société. La guerre règne partout, vidant villes et campagnes. Dans une région montagneuse proche de ce qui jadis était la frontière, deux groupes s’opposent dans leur façon d’affronter le drame en cours. Les uns fuient la civilisation en perdition et tentent de retrouver une vie paisible et sauvegarder leurs valeurs de paix et de tolérance en vivant en ermites. D’autres s’arc-boutent sur ce qu’ils appellent leurs "valeurs" et utilisent les armes pour garder la "frontière" et bouter les migrants qu’ils accusent de tous les maux. Une rivière sépare les deux groupes, ayant tacitement accepté la cohabitation en attendant des jours meilleurs. L’arrivée en provenance d’Érythrée d’Abena et de son grand frère Kofi va bousculer ce fragile équilibre et faire sérieusement bouger les lignes. Une réflexion amère sur le bien et le mal, la vie et la mort, avec des personnages bien campés, auxquels on va rapidement s’attacher, et une histoire qui tient la route si l’on accepte la dose d’invraisemblance voire de fantastique que l’auteur y a injecté. Hélas, pourquoi tant de morts ? Et pourquoi avoir autant maltraité la langue française à coups d’erreurs de grammaire et de mots oubliés ? Un roman qui aurait pu être réussi, en hommage à quelques auteurs un peu oubliés, comme ce cher Robert Merle. Dommage…