Hannah Arendt
de Thomas Meyer

critiqué par Veneziano, le 6 novembre 2025
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Une philosophe, aussi journaliste et politologue
Cet ouvrage constitue une biographie dense qui permet de parcourir l'ensemble des activités successives de Hannah Arendt : si elle a été philosophe, elle a commencé comme journaliste, fut également, voire avant tout, théoricienne du politique, et s'est penchée un temps sur la littérature.
Elle s'est donc penchée sur les origines du mal politique et de l'autoritarisme, dans un souci d'objectivité et d'exhaustivité, et bien moins de diplomatie envers l'opinion publique : dans Eichmann à Jérusalem, l'évocation de l'absence de résistance chez les juifs et en Allemagne a créé un tollé, probablement exagéré. Par la suite, elle a pu avouer ne pas voir l'intérêt de groupes défendant les femmes et la jeunesse en raison de leur caractère trop hétéroclite empêchant de réelles revendications.
Sa franchise un peu froide et abrupte a pu séduire, comme choquer. Son investissement des médias lui a assuré une notoriété certaine.

Ce livre fait connaître la femme avant la philosophe, là où il est vrai que son oeuvre commence à être connue, et il répond à l'objectif de constitution d'une biographie. Son profil semble bien être restitué avec complétude et fidélité à ce qu'elle fut. Voilà une lecture intéressante qui fait réfléchir sur la place des intellectuels dans la vie publique, leur utilité et leur mode de communication.