Terra Formars T14
de Yū Sasuga (Scénario), Ken'ichi Tachibana (Dessin)

critiqué par Froidmont, le 2 novembre 2025
(Laon - 34 ans)


La note:  étoiles
Vers l'infini et au-delà !
La première partie concerne le Bugs 1 que les cafards ont pris pour rentrer souverains vers la mère patrie, leur terre d’origine. Ils ont su contourner la défense assassine que les Hommes dressèrent aux cieux étrangers, et depuis seize années ils ont proliféré dans l’ombre et silence, attendant que leur force soit à point pour détruire l’arbre sous l’écorce. Leur plan se met en route et l’Homme ne peut rien ; il faut rapatrier les survivants terriens qui peuvent s’opposer à ces légions mortelles avant que l’être humain ne soit vaincu par elles.
Sur Mars, Michelle enfin achève son retour et peut à Akari apporter son secours. Jeté hors du vaisseau, Eva le récupère, mais ne peut apporter une aide salutaire, car le vaisseau chinois culmine bien trop haut et que son véhicule a ce petit défaut qu’il ne peut pas voler à trop haute altitude. Mais Asimov le peut, car sa « badassitude », avec un véhicule identique en tout point, sans qu’on sache comment il a poussé si loin, lui permet de railler les lois de la physique. Il est très surprenant, ce daron soviétique ! Il sauve ainsi Michelle en sautant du vaisseau. Il ne leur reste plus en sautant de si haut qu’à bien consolider leurs puissantes chevilles ; mais bon ! six mille mètres, c’est une broutille !

Quand on joue aux enchères il faut s’apprêter à franchir les hauts murs de la réalité. C’est comme un championnat sur le saut à la perche : chaque bond réussi fait que toujours on cherche à mettre un peu plus haut la limite du saut. On se dit : « c’est fini, si forts soient nos héros, cela est impossible et voilà les limites. » Mais Sasuga le fait et gonfle leur mérite comme une outre improbable aux contours infinis. On hoche un peu la tête en signe de déni, et puis on laisse faire en disant que l’affaire peut bien suivre son cours et qu’on n’en a que faire.
Bien plus m’a captivé l’assaut sur les terriens, qui n’est qu’à son entame et promet d’être bien, même s’il porte aussi tout son lot d’improbable et de promesses folles jetées sur la table. Même avec un costume et avec un chapeau, je ne peux concevoir que deux cafards si gros puissent prendre l’avion sans qu’on les dévisage en grillant au passage leur maigre maquillage, dissimulation digne d’un cartoon d’enfant ; au vingt-septième siècle, ça passe aisément …