Polaroids du frère
de Grégoire Delacourt

critiqué par Pascale Ew., le 29 octobre 2025
( - 58 ans)


La note:  étoiles
Grinçant !
Le frère de Grégoire Delacourt est mort après avoir chuté dans sa salle de bain. Ils ne s’étaient plus vu depuis trente ans.
L’auteur écrit pour tenter de recoller les morceaux, morceaux d’un puzzle, morceaux de ce qu’il lui reste de ce frère dépressif, alcoolique, aux multiples troubles mentaux. Tous les deux furent abusés par leur père, le « Corbeau ». Tout son récit est empreint du regret de n’avoir pas eu une famille unie et aimante. Sa plus jeune sœur avait même fini par le bloquer sur son téléphone. Conséquence : il avait tenté de l’appeler dans son agonie, mais tel celui qui crie « Au loup ! »…
Le livre est constitué de courts chapitres, dans des va-et-vient entre passé et présent, au gré des découvertes et des souvenirs, comme pour peindre un tableau par petites touches. Grégoire Delacourt tente de reporter le moment où le souvenir de son frère sera englouti dans le néant. Il décortique l’histoire familiale comme pour voir ce qu’il aurait pu faire ou changer.
Tout le livre est empreint de colère rentrée, où l’auteur jette son acrimonie, comme pour vider son sac, parfois avec des mots crus, tantôt se gargarisant de mots qui roulent et chantent. C’est grinçant ! (On est bien loin de « La liste de mes envies » !) C’est l’épitaphe d’un amour fraternel qui n’a pas pu se développer.
Je n'ai pas trouvé cette lecture très agréable.