Vivre
de Robert Badinter

critiqué par Veneziano, le 26 octobre 2025
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Déportation du père et engagements subséquents
Robert Badinter revient sur son adolescence mouvementée, du simple fait de vivre une existence de Juif sous l'Occupation en France. Elle est subitement aggravée par la déportation de son père. Connaissant certes le contexte, il cherche à comprendre ce qui peut lui arriver, redoutant évidemment le pire. Une audience au tribunal auprès d'un parent avocat et l'absence d'empathie du président de la formation de jugement forgent sa volonté de devenir avocat, qui ne représentait pas une vocation au départ. A la Libération, il se rend à l'hôtel Lutétia où sont recueillis les déportés de retour de camp, et finit par apprendre la disparition de son père.
Viennent ensuite son début de carrière d'avocat, ses engagements politiques, sa proximité avec François Mitterrand, La défense de l'abolition de la peine de mort, la conviction apportée au leader de gauche d'en faire un cheval de bataille, le soutien de sa position sur le rôle de l'Etat français pendant la guerre et ses liens avec René Bousquet, son rôle à la présidence du Conseil constitutionnel.

Dans cet ouvrage, l'auteur décrit comment se rendre utile, construire une existence au service de convictions, après avoir vécu tant d'épreuves, d'humiliations du sort. Il conçoit ainsi un ouvrage énergisant, dynamique et plein d'espérance, à méditer fort utilement. Après, il reste indubitablement possible d'émettre des réserves sur certaines de ses positions et c'est mon cas : nous restons en démocratie.