La poésie surréaliste
de Stéphane Manel

critiqué par Froidmont, le 24 octobre 2025
(Laon - 34 ans)


La note:  étoiles
Le livre qui m'a réconcilié avec la poésie surréaliste
la poésie surréaliste m’a souvent semblé
un lombric dans une tasse de thé
et Picasso a même mis
la tasse dans un plus petit lombric
lui-même enclos dans une boîte lamellée de bois d’acier de plastique de gré et de caoutchouc
qui ne laissait pas filtrer les scarabées de la lumière
on n’y voyait goutte
et la goutte était monde
le tonnerre des élucubrations
me crevait les tympans de l’œil gauche
le droit ayant quitté ses pénates en quête d’un absolu qui aurait forme

si d’autres moins extrêmes
m’ont su frapper d’une proche cyclopie
nombre d’entre eux
Césaire aux éclats de nova
Arrabal bougie infiniment réfléchie par un miroir fou
Paz qui est le miroir même
image libérée du corps
ni tout à fait matière ni tout à fait esprit
et tout à la fois l’un et l’autre
me firent triclope
allumèrent un nouveau soleil de glace brûlante
dont la lumière cachait la lumière illusoire
pour donner à la ténèbre unie
sa vérité et sa beauté