L'ADN fantôme - Quand l'invisible laisse des traces
de Benjamin Allegrini

critiqué par Colen8, le 18 octobre 2025
( - 84 ans)


La note:  étoiles
Puissants échos du vivant
Les naturalistes de terrain amateurs engagés et professionnels sont des passionnés. Leurs pesants protocoles pour observer, inventorier, classer, enrichir les collections de spécimens déjà connus ou non se trouvaient récompensés par la joie intense du temps passé en immersion sensorielle complète accompagnant relevés et découvertes dans les écosystèmes peuplés d’habitants non humains.
L’ADN environnemental ou ADNe(1) pour le recueil quasi instantané de données quantitatives à large échelle y compris dans les contextes les moins accessibles a permis une avancée spectaculaire de la biodiversité. En améliorant le suivi de l’adaptation dynamique du vivant l’ADNe devait ainsi contribuer à mieux protéger des espèces menacées par les perturbations de leurs milieux environnants.
Entremêlant ses patientes et vibrantes observations in situ avec ses pratiques technoscientifiques incontournables le naturaliste Benjamin Allegrini pionnier de l’ADNe conclut en toute sincérité : ne nous fions pas aveuglement aux seuls résultats des IA en bio-informatique car sans la connaissance humaine intime du terrain acquise préalablement celles-ci pourraient s’avérer contre-productives.
La nouvelle intercalée par Alain Damasio traite de drôles de mutations génétiques survenant chez les humains… En 2021 les deux auteurs ont cofondé avec Sophie Zed l’Ecole des vivants créant des liens entre l’art, l’action politique collective et le naturalisme attaché à toutes les formes de vie : https://www.ecoledesvivants.org/
(1) ADNe : au départ cette recherche hyper sensible et non invasive des traces invisibles de pollinisateurs sur les plantes a été élargie à la surveillance des espèces marines avec la participation bénévole d’étudiants puis utilisée avec un égal succès pour remonter à la mégafaune disparue des temps anciens.