Médée : De la tragédie à l’état brute ! Jason est le héros qui a récupéré la Toison d’or, pas sans l’aide de la princesse (et sorcière !) barbare Médée qui trahira son père pour lui sauver la vie. Ils s’uniront et devront s’exiler à Corinthe après le meurtre par vengeance de Pélias, l’oncle de Jason. Des années (et des enfants) plus tard, Jason veut une meilleure situation et se fiance avec la princesse grecque locale. Là commence cette pièce. Ayant peur des représailles, le roi donne une journée à Médée pour quitter le pays avec ses enfants. Outragée, elle commettra l’impensable (Euripide sera le premier a donné cette variante du mythe) et ne partira pas sans donner à sa rivale un petit cadeau. « Mais il a poussé si loin la bêtise que, pouvant anéantir mes projets en me chassant du pays, il m’a laissée libre de rester pendant cette journée ! Elle me servira à faire de mes ennemis trois cadavres. » C’est ma tragédie préférée ! Elle a plus de 2000 ans et je suis toujours impressionnée par la psychologie complexe des personnages. Sur la couverture de mon édition (Librio), on retrouve Isabelle Huppert en Médée, une prestation que j’ai vu à la télévision, transcendante ! 5/5
Les troyennes : « Ah ! vous que les Troyens sous leur harnois de bronze laissent veuves, inconsolables, vous, filles qui n’aurez d’époux que le chagrin, à nous, sanglots ! Troie s’efface en fumée... » Une pièce qui serait la conclusion d’une trilogie, sauf que les autres ont été perdues avec le temps. Ici, nous nous retrouvons dans un camp grec après le saccage de Troie. Bien que l’on voie quelques acteurs, comme Athéna et Poséidon qui s’unissent après avoir été ennemis, pour donner une leçon aux grecs, la pièce fait surtout place aux femmes de Troie : Hécube (reine déchue, veuve de Priam), Andromaque (veuve d’Hector, fils d’Hécube), Cassandre (fille d’Hécube qui a un don de voyance, mais ayant comme malédiction de ne jamais être crue) et aux troyennes captives... Elles font face à leur nouveau destin et pleurent leurs défunts (enfin, sauf Cassandre qui se réjouit du funeste futur des grecs). La beauté des mots ! Une pièce très émouvante... 4.5/5
Nance - - - ans - 10 mai 2010 |