Noir et rouge
de Jean-François Chalot, Philippe Sapiens

critiqué par Jemo, le 9 octobre 2025
( - 91 ans)


La note:  étoiles
Le Noir et le Rouge
Il arrive souvent que les fils veuillent « tuer le père » en épousant des convictions radicalement différentes. C’est ce qui aurait pu arriver chez les Chalot de Vaux-le-Pénil :
Le père se veut indéfiniment trotskiste, le fils se déclare anarchiste. Au-delà de l’idéologie, dans la pratique, tous deux militent à leur façon contre les exclusions et pour plus de justice sociale.
Ils viennent de publier ensemble un album où l’image tient plus de place que le texte.
Le texte, c’est celui du père, qui réaffirme ses convictions mais essaie aussi d’expliquer le fils.
Les images – de belles images en couleur – ce sont celles du fils. Le fils, qui fut visiblement punk dans sa jeunesse et qui, désormais, n’affiche plus physiquement sa « punkitude » n’en a pas pour autant renié sa culture « punk » qui ne se résume pas à des anneaux dans le nez et des coiffures à l’Iroquois. Être punk, c’est apparemment aimer la vie libre et l’amitié. C’est aimer tous les êtres vivants et rejeter la civilisation productiviste et la course à l’enrichissement personnel. Ce qu’il exprime dans ses planches colorées dont il nous donne un large échantillon dans ce bel album.
Père et fils se rejoignent pour clamer : « profitons de la vie, en essayant de s’accomplir sans oublier son environnement. Pensons et agissons avec ceux qui sont à côté de nous.
Cette terre que nos aînés nous ont léguée et que nous devons transmettre dans le meilleur état possible à ceux qui suivront, constitue le bien commun de l’humanité ».


Sapiens et J.F. Chalot : Noir et rouge 48 p. 12€ Le Scorpion brun -The book edition