Atlas des reflets célestes
de Goran Petrović

critiqué par Aaro-Benjamin G., le 27 novembre 2025
(Montréal - 56 ans)


La note:  étoiles
Entre cartographie et vertige
Un roman sans contredit original avec une histoire qui se déploie à travers une série de vignettes interconnectées, chacune offrant une perspective unique sur différents thèmes. Petrovic entrelace ces récits, créant une mosaïque qui reflète la nature fragmentée de la mémoire et de l'identité. Il en résulte un récit difficile à définir, à la fois déroutant et enrichissant, qui invite le lecteur à réfléchir à ses propres expériences et à la manière dont le monde qui l'entoure les façonne.

L'écriture de Petrovic, poétique et philosophique, offre aux lecteurs une plongée au cœur des complexités de l'histoire personnelle et collective de ses personnages. La prose peint des images saisissantes qui persistent longtemps après avoir tourné la dernière page. Il s’agit là d’ailleurs d’une force et d’une faiblesse car les images sont omniprésentes, peut-être trop, et Petrovic l’avoue lui-même.

« Comme la fantaisie était la denrée dont nous disposions en abondance, nous avons décidé de nous opposer au Vide avec la seule chose qui ne risquait pas de nous faire défaut. »

Même constat pour la structure du roman, avec ses perspectives changeantes et sa narration non linéaire. Bien qu'elle permette une exploration nuancée des thèmes, l'œuvre peut parfois nous perdre.

Les personnages sont divers, chacun apportant sa voix et sa perspective uniques au récit. Des plus sages et introspectifs aux plus passionnés et impulsifs, Petrovic crée une galerie d’individus à la fois profondément imparfaits et profondément humains. Leurs interactions et leurs relations constituent le cœur du roman. Toutefois, puisque nous restons dans un univers imaginaire, il est difficile de s’attacher à eux.

L'un des aspects les plus marquants du roman est son exploration du lien entre géographie et identité. Petrovic utilise le ciel comme métaphore de l'immensité et de l'interconnexion de l'expérience humaine, suggérant que nos vies sont sillonnées par les constellations et les mouvements célestes.

Je n’ai certainement pas tout compris des subtilités de ce roman, mais j’y ai passé un bon moment, ravi par l’imagination débordante de Petrovic et les multiples inventions (surtout des objets) de cette maisonnée sans toit, amants de la beauté, qui refuse la conformité.