Les anonymes de la Résistance en France, 1940-1942
de Limore Yagil

critiqué par Colen8, le 13 septembre 2025
( - 84 ans)


La note:  étoiles
Bravoure et solidarité
La Résistance a été plus spontanée, précoce et diversifiée à contrario des thèses rapportées jusqu’à présent. Les idées portées par le nazisme allemand, le fascisme italien, le stalinisme soviétique n’avaient pas manqué d’inquiéter la génération de la Grande Guerre, mais aussi les penseurs, les religieux, les patriotes et démocrates en France et ailleurs en Europe. Forts de ces connaissances, de leur expérience vécue pour certains, ils se sont vite opposés aux menaces existentielles contre la liberté dans les pays envahis.
L’ampleur des mouvements résistants structurés à partir de 1942 a occulté les réactions de tous ces gens refusant l’armistice de juin 1940 en leur âme et conscience. Quantité de femmes et d’hommes de tous âges et conditions, parfois même de jeunes lycéens, mobilisés individuellement ou en famille, créant des filières improvisées, ont su mettre à l’abri par milliers les soldats et militaires alliés, les prisonniers de guerre évadés, les aviateurs abattus, les étrangers en fuite, les familles juives ciblées par les lois de Vichy.
Le travail bibliographique colossal de Limore Yagil des décennies durant est à souligner. La précision de ses sources à partir des archives locales, des témoignages personnels publiés ou rapportés par des personnes engagées d’une façon ou d’une autre dès la première heure dans la Résistance offre une image plus réconfortante de l’Occupation. Par contre l’ensemble est desservi par une triste qualité d’édition, une composition indigeste et lourde qui n’apparaît pas à la hauteur du sujet traité.