Le train
de Georges Simenon

critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 21 janvier 2005
(Liernu - 56 ans)


La note:  étoiles
Loin du roman policier
Nous sommes au début de la guerre 40-45. Face à l’avancée allemande, Belges et Français du nord quittent leur maison, leur village, entassant le maximum d’effets dans les voitures, lorsqu’ils ont la chance d’en avoir. Les autres embarquent à bord de trains dont ils ne connaissent même pas la destination exacte. C’est le cas du narrateur, Marcel, de sa femme enceinte jusqu’au cou et de leur petite fille. Les enfants, les mères, les personnes âgées ont le droit de monter dans les wagons classiques. Pour les autres, ce seront les wagons à bestiaux. C’est ainsi que les familles sont séparées et que Marcel se retrouve au milieu d’une faune inconnue où la promiscuité n’a d’égale que la peur de l’inconnu. Mais Marcel, lui, n’a pas peur. Il est bien conscient de la réalité des choses, mais il reste comme extérieur aux faits. Lorsque le train est coupé en deux et qu’il ne sait donc pas où sont sa femme et sa fille, et alors même qu’il les aime sincèrement, il ne ressent aucune angoisse. Au contraire, le hasard décidant pour lui de son destin, il se sent libéré de toute responsabilité.

Parqués dans ce wagon les uns sur les autres, des rapprochements se font. Le voyage s’étale sur plusieurs jours et des couples, temporaires sans doute, se forment, faisant l’amour la nuit, au beau milieu du groupe. Personne n’est dupe, mais tous font comme s’ils n’avaient rien entendu. Marcel lui-même et cette femme en robe noire, énigmatique, en viennent à se frôler. Ce qui lui aurait paru invraisemblable en temps normal ne l’étonne pas le moins du monde en ce moment précis : « Puisque rien ne se passait comme dans la vie normale, tout devenait naturel » ; « Simplement, pour un temps indéterminé, je vivais sur un autre plan, où les valeurs n’avaient rien de commun avec celles de mon ancienne existence ».

Vraiment passionnant, ce roman psychologique. Cette façon qu’a Simenon de décrire une parenthèse dans la vie d’un homme nous rappelle que, dans tous ses écrits, même policiers, l’atmosphère est l’ingrédient principal. Et, ce qui ne gâche rien, la fin apporte aussi sa pierre à l’édifice, relançant la réflexion.
Un de mes Simenon préféré 10 étoiles

J'ai ADORE ce roman. Un des meilleurs de Simenon selon moi.
L'ambiance est encore plus forte que d'habitude chez Simenon. L'humanité des personnages et leurs psychologies sont parfaitement crédibles. C'est un moment de bonheur pur en dehors du temps (je parle là à la fois de ce que vivent les 2 héros et du plaisir du lecteur à lire ce chef d'oeuvre).

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 2 avril 2005


Un de mes Simenon préféré 10 étoiles

J'ai ADORE ce roman. Un des meilleurs de Simenon selon moi.
L'ambiance est encore plus forte que d'habitude chez Simenon. L'humanité des personnages et leurs psychologies sont parfaitement crédibles. C'est un moment de bonheur pur en dehors du temps (je parle là à la fois de ce que vivent les 2 héros et du plaisir du lecteur à lire ce chef d'oeuvre).

JEANLEBLEU - Orange - 56 ans - 2 avril 2005


J'aime beaucoup 8 étoiles

Oui, "Le train" est un très bon roman de Simenon ! Chez lui, jamais de livre sans une atmosphèrebien particulière et qu'il décrit toujours merveilleusement au point que nous avons jusqu'à la sensation d'en pressentir les odeurs. A circonstances exceptionnelles comportements exceptionnels et cela est évidemment d'autant plus vrai quand la mort peut arriver d'un moment à l'autre. C'est elle qui excuse bien des choses, si elles devaient être excusées.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 22 janvier 2005