Où va la France : métamorphose ou déchéance ?
de Michel Wieviorka

critiqué par Veneziano, le 6 septembre 2025
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Sociologie d'un Etat en faillite
Les crises ont été multipliées récemment en France et ont institué une défiance non nulle envers l'Etat, apparemment incapable de gouverner le pays, comme de se réformer lui-même. C'est pourquoi ce sociologue de renom recherche la ligne directrice de l'état des lieux à établir en la matière : les changements sont-ils réellement opérés par les réformes successives ou ne constituent-ils qu'un masque bien pâle dissimulant assez mal une forme de déclin, voire de déchéance ?
Pour se lancer dans cette analyse, il distingue l'Etat politique, constitué de nos élus, de l'Etat profond, formé des instituions pérennes et corps de fonctionnaires. Les fléaux de la société sont bien identifiés par nos responsables successifs, comme la fracture sociale, la montée de l'islam radicale et du communautarisme, l'envolée des dépenses et déficits publics. Pour y répondre, les réformes établies ont été adoptées à un rythme effréné pour réviser les politiques publiques, réduire le nombre d'agents publics, ressouder en toute hâte le pacte social, sans grand succès ni effet, sans étude à plus long terme que l'échéance électorale la plus proche, les fonctionnaires étant lassés de devoir s'adapter pour rien.
Mon résumé simplifie mais déforme à peine, et notre brillant sociologue nous fait part de son amertume prégnante, suite à ce constat amer. Son interrogation finale, du même acabit, notre offre une lueur d'espoir : il s'interroge si le moment n'est pas venu de préparer de nouveaux jours heureux.

Ce rude et sévère état des lieux reste réaliste, donc utile. Cette lecture s'avère être donc, à mon sens, Indispensable. Elle commence par une longue présentation historique, montrant le décalage croissant entre effets d'annonces et résultats obtenus. Au fur et à mesure, cette étude ressemble de plus en plus à un manuel des choses à ne pas faire en politique et en gestion publique. Nos responsables seraient avisés d'en prendre connaissance.
Voilà qui fait utilement réfléchir.