Le verger de Damas
de Camille Neveux

critiqué par Colen8, le 28 août 2025
( - 84 ans)


La note:  étoiles
Une famille syrienne dans la tourmente
La famille type du roman soumise à la dictature féroce des el-Assad conforte les témoignages de la tragédie syrienne subie par les civils au cours des trente dernières années. Les choix possibles sont limités : arroser de bakchich des fonctionnaires corrompus du haut en bas pour aider ses proches à supporter le quotidien, ou s’affranchir secrètement de l’idéologie du pouvoir en défendant des idées progressistes quitte à moisir en prison sous les pires tortures imaginables pour avoir bravé les autorités.
En 2011 l’enchainement des Printemps arabes en Tunisie, Lybie et Egypte lève un vent d’espoir en Syrie. Les opposants se mobilisent croyant rendre possible une ouverture pacifique du régime vers plus de liberté. Mal leur en prend. Très vite la répression policière et l’armée multiplient les provocations pour justifier les tirs mortels contre les jeunes manifestants. La suite consiste à raser des quartiers urbains entiers sous les bombes transformant les habitants en réfugiés vers le Liban ou en exilés ailleurs.
La fiction romanesque pour traduire ces dramatiques événements contemporains s’adresse dans la durée à un public plus large. Elle renforce la portée du reportage trop vite remplacé par les terribles actualités au jour le jour. C’est donc la forme d’expression retenue par la journaliste Camille Neveux auteure de ce premier roman, encouragée par celles et ceux de son milieu familial ayant survécu à de tels malheurs avant la fuite vers une dictature russe tout aussi féroce du dictateur syrien et des siens.