La Chute de la maison Sciences Po: La crise des élites françaises
de Caroline Beyer

critiqué par Veneziano, le 28 août 2025
(Paris - 47 ans)


La note:  étoiles
Du wokisme et des risques de son usage
Science po Paris, ou "Institut d'études politiques de Paris" a connu une série de crises qui l'ont fragilisée. Cette grande école très prestigieuse jouit de son passé d'excellence et de sélection de l'élite politique, administrative, médiatique et économique du pays. Ce fut cette facette élitiste, donc inégalitaire socialement, qu'a voulue son ancien directeur Richard Descoings, sémillant et dispendieux. Il a ainsi ouvert l'accès à l'école aux lycéens de l'éducation prioritaire et internationalisé le cursus par une année obligatoire d'échange à l'étranger. Ces mesures ont déjà fait grand bruit et suscité le débat sur les métamorphoses progressives de l'établissement.
Par la suite, ce dernier a connu le scandale des affres sexuelles d'ordre incestueux, touchant l'un des piliers de l'institution, Olivier Duhamel, en 2021 ; puis, en 2024, des manifestations en faveur de Gaza, du Hamas et de la Palestine plus globalement ont montré des liens avec la gauche radicale, la France insoumise et le Nouveau parti anticapitaliste, notamment, comme des syndicats d'extrême-gauche. Des étudiants juifs ont été stigmatisés comme sionistes. Le débat a certes été ouvert, mais de manière faussée, violente et. radicalisée. Le premier ministre de l'époque, Gabriel Attal, et ancien étudiant de l'école, est venu frapper su poing sur la table. Cela a troublé les arcanes internes, mais un consensus a fini par poindre pour rationaliser la discussion et remettre de l'ordre : l'image de l'institution a fini par être atteinte par ces excès, il en est allé de même de l'évolution de la sélectivité et des orientations de carrières, des financements et investissements d'entreprises. Il est devenu grand temps d'agir.

Cette journaliste du Figaro nous retrace dans ce récit l'état des lieux d'une dérive insidieuse mais progressive, dont il a été finalement été pris connaissance. Cet ouvrage fait réfléchir, certes, sur la sélection des élites, mais aussi sur le respect des valeurs, l'héritage des Lumières, la place à dresser en faveur de l'égalité et de l'ascension sociale, dont de celles des minorités notamment pas on exclusivement. Cette lecture est utile, à une heure où les débats partisans prennent souvent un tour irrationnel, là où l'apaisement et le souvenir des principes et valeurs de la République méritent de s'y pencher de nouveau.