Silence s'entend
de Catherine Baptiste

critiqué par Débézed, le 18 août 2025
(Besançon - 78 ans)


La note:  étoiles
Le silence de l'amour
J’ai déjà lu plusieurs recueils de Catherine, elle fait partie des quelques poètes que j’aime particulièrement, j’aime aussi celui-ci que j’ai ressenti comme une histoire d’amour qui s’envole dans le silence des amants devenus muets de trop peu d’amour. Mais, peut-être me suis-je égaré ? Catherine dessine des textes qui construisent des images d’une relation qui semble s’effriter, se diluer, s’évaporer, se dissoudre dans l’océan des non-dits. Elle semble vouloir écrire le silence, le silence de la page blanche, écrire ce qui ne se dit pas, écrire ces fameux non-dits destructeurs, écrire ce qu’on ne veut plus se dire. « Elle veut dire sans dire / avoue l’indicible / … ». « Ecrire au cœur de ce qui ne se dit pas // Ecrire / Ce qu’on ne doit pas dire / Ce qui ne sait pas se dire / Ce qui existe - … - hors les mots //...». Ces silences que seul un baiser, « … / celui qui pause un baiser sur ses lèvres / pour qu’elle se taise / pour qu’elle s’apaise / … » pourra enfin obtenir….

Ce silence qui n’est pas que littéraire, virtuel ou même romantique et sensuel, ce silence qui est peut-être palpable, concret, réel « jusqu’à … peut-être … // pour de vrai / faire silence / être silence // et n’avoir plus besoin d’écrire des poèmes d’amour à glisser entre soi et le monde » ». Et si le silence était amour, preuve d’amour ? « Du silence jeté en l’air / c’es peut-être un poème d’amour / … ».

Dans ces textes inventifs, pour donner plus de poids à son silence, Catherine use des formules de styles, paradoxes, zeugmas, assonances (… / échoué / chue chut chute tombée), d’expressions formées d’affirmations contraires, d’expressions consacrées revisitées, …, avec adresse et opportunité.

« Celui qui se tait ne sait / où va se loger son silence / … ». Alors Catherine, comme ma plume ne s’est point tue, tu sais sans doute où elle va loger tes mots … ?