Une famille française
de Christian Signol

critiqué par CHALOT, le 17 août 2025
(Vaux le Pénil - 77 ans)


La note: étoiles
un roman populaire très attachant
Que le monde a changé !

Christian Signol est un écrivain populaire qui parle des gens de leurs vies.
Ce roman nous raconte la vie d’un homme qui a traversé la moitié du vingtième siècle et arrive au quart du suivant.
Tout va très vite, trop vite parfois pour certains et notamment pour ceux qui sont à l’hiver de leur vie, c’est cela aussi la relativité.
Antoine est né juste avant 1950, dans une petite ferme de la Corrèze.
Ses parents travaillent de l’aube à la nuit pour faire vivre cette petite exploitation familiale.
Lui veut entrer au lycée voisin alors que son père voudrait qu’il s’attache à la terre pour lui succéder. C’est l’aîné et c’est la règle !
Grâce à sa mère qui le soutient et à son petit frère qui s’engage à rester dans la ferme car cela l’intéresse, Antoine part en internat et va poursuivre ses études.
C’était comme cela aussi dans les familles populaires, l’opposition entre deux logiques….ici, tout se passe bien car le père lui-même sent que son grand fils a raison.
En ces temps -là, au tout début des années 60, ceux qui continuaient leurs études aidaient leurs parents cultivateurs durant les vacances scolaires, c’est ce que fit Antoine.
Le monde est en mutation, Antoine poursuit ses études et finit par devenir professeur de français.
Il va construire une famille, s’installer à Paris, tout en gardant un lien fort avec son frère et ses parents.
L’auteur inscrit son récit dans l’histoire nationale et internationale nous montrant les mutations et transformations notamment du monde rural qui souffre avec la marchandisation, le productivisme qui conduit les agriculteurs à utiliser des engrais chimiques parfois dangereux.
Antoine et sa femme Mathilde s’inquiètent alors que leurs enfants puis leurs petits enfants s’acclimatent à ce nouveau monde.
L’auteur qui utilise le passé simple à ravir, ce qui devient de plus en plus rare, sait intéresser et passionner un lectorat populaire qui a raison de s’attacher à cette belle plume là !

Jean-François Chalot