La librairie Morisaki
de Satoshi Yagisawa

critiqué par Septularisen, le 17 août 2025
( - - ans)


La note:  étoiles
FEEL GOOD A LA JAPONAISE!..
Au début de l’histoire nous sommes au Japon à Tokyo et nous faisons la connaissance de Takako, une jeune femme un peu naïve de 23 ans qui - alors qu’elle est au restaurant italien avec son fiancé Hideako - apprend une très mauvaise nouvelle… En effet, elle se fait jeter comme une me-de par son «fiancé», qui lui apprend qu’il va se marier… Mais, avec une autre! Elle comprend alors en effet, que si elle pensait avoir été la petite amie officielle, en fait elle n'a été que… l’Amante!..

Littéralement détruite par cette nouvelle, Takato démissionne de son travail pour ne plus avoir à croiser Hideako (puisqu’elle travaille dans la même entreprise que lui, et que d'ailleurs il ne cesse de la relancer…) et sombre alors dans une profonde dépression. Elle passe le plus clair se ses journées à dormir pour oublier. Un jour toutefois, elle reçoit un appel téléphonique de son oncle Satoru (le frère de sa mère), un homme un peu excentrique qu’elle n’a pas revu depuis de nombreuses années… Lui aussi habite à Tokyo, dans le quartier de Jimbôchô, où il tient une petite bouquinerie.

Celui-ci, - souffrant de problèmes de dos -, lui propose de venir vivre gratuitement dans un petit studio au-dessus de la bouquinerie et, en échange, de lui donner un «coup de main» dans le magasin. Takako forcée et contrainte par sa précarité financière, accepte et s’installe dans le petit studio, qui n'est en fait que la remise servant à entreposer le stock de livres de la bouquinerie. Son travail qui consiste principalement à ouvrir la librairie le matin et à ranger les livres, ne la passionne absolument pas, - elle qui ne lit jamais -, mais lui permet de continuer à dormir la plupart du temps…

Un soir, alors qu’elle n’arrive pas à dormir, Takako prend un livre au hasard dans le stock de son oncle et commence à le lire…

Que dire sur ce livre?
Alors, disons-le tout de suite, pour éviter toute discussion ultérieurement… Oui, c’est un «feel good»! Et oui c’est une «bluette» à la sauce japonaise! Mais, ce n’est pas un «navet»! Ni un «nanar» non plus, d’ailleurs,,, Et surtout, ce n’est pas nul! Cela tient surtout à l’écriture de M. Satoshi YAGISAWA (*1977) qui, il faut le dire, est vraiment magnifique… En un mot comme en mille, c’est vraiment très très bien écrit!.. Il n’y a rien à redire!.. C’est lent, descriptif, charmant, captivant, touchant, fluide, léger, doux, feutré, poétique, contemplatif, résilient, sensible…
Je pense vraiment que M. YAGISAWA perd son temps dans ce genre simpliste, il a sans aucun doute la capacité et le don de faire mieux, beaucoup mieux!

Que dire de plus?
Le thème de la «rédemption» par les livres ne pouvait bien sûr que rencontrer mon intérêt! Bon il est traité ici d’une manière somme toute très classique, mais, - sans doute à cause de mon vécu -, c’est ce qui m’a sans aucun doute touché le plus…
La découverte de la littérature japonaise et de certains de ses plus grands auteurs a aussi été pour moi essentielle dans la lecture de ce livre...

Qu’est-ce que je n’ai pas aimé dans ce livre?
Pas grand-chose je dois dire. Disons que l’histoire est classique et très linéaire… Elle n’a rien d’exceptionnel, encore une fois, - ne l’oublions pas -, c’est un «Feel good»! Pareil pour les thèmes un peu classiques, très conventionnels même dans le dénouement, avec la jeune fille un peu naïve et très innocente, mais qui grandit et évolue avec le temps qui passe, et qui est confrontée au «méchant» garçon, très hypocrite, très manipulateur…

Qu’est-ce que j’ai aimé dans ce livre?
Sa lecture! J’ai vraiment passé un très beau moment de lecture, enveloppé comme dans un «cocon» de tendresse et de bienveillance. Et puis, la découverte de certains livres, et de certains auteurs qui - si ils sont des classiques au Japon -, sont pratiquement inconnus ici en Europe, m’a vraiment beaucoup intéressé… Quand je vous disais que ce livre n’est pas une «bluette»!..

Est-ce que je conseille la lecture de ce livre?
Oui! En tenant toutefois compte des remarques faites ci-dessus!.. Mais, définitivement oui! Alors, encore une fois, ce n’est certes pas de la très grande littérature, mais c’est très bien écrit! Rien que pour cela, ça vaut la lecture… Et surtout, surtout, on passe un très bon moment, et on prend un très grand plaisir à la lecture… Et au fond, au fond, n’est-ce pas tout ce que l’on demande à un livre?..

P. S. : Comme je le dis souvent, n’hésitez pas à lire ce livre avec votre «Wiki» à côté de vous… Parce que je suppose que, si comme moi, vous êtes amateur de littérature japonaise et que vous connaissez Natsume SOSEKI (1867 – 1916) (1), Ryunosuke AKUTAGAWA (1892 – 1927) (2) ou bien encore Junichiro TANIZAKI (1886 - 1965) (3)… Je dois avouer que j’ignorais complètement qui étaient Naoya SHIGA (1883 – 1971), Muro SAISEI (1889 – 1972), ou bien encore Kôji UNO (1891 – 1961)…

(1). : Cf. : ici sur CL : https://critiqueslibres.com/i.php/vauteur/…
(2). : Cf. : ici sur CL : https://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/3551
(3). : Cf. : ici sur CL : https://www.critiqueslibres.com/i.php/vauteur/1377