Ecoutez gronder leur colère: Les héritières des Penn sardin de Douarnenez
de Tiphaine Guéret

critiqué par CHALOT, le 31 juillet 2025
(Vaux le Pénil - 77 ans)


La note:  étoiles
mémoire sociale féministe ouvrière
100 ans après une victoire ouvrière victorieuse !

A l’occasion du centenaire de cette grève ouvrière essentiellement féminine des sardinières de Douarnenez, l’’auteure, journaliste sort un livre d’enquête sur le terrain.
Après cette lutte des Penn sardin qui a vu des milliers de femmes sortir dans la rue et mener une grève victorieuse, quelle est la trace laissée et quelle est la situation des sardinières 100 ans après.
Il ne reste plus aujourd’hui que trois sardineries sur Douarnenez, trois sur les 21 situées hors du centre- ville.
La maison Chancerelle est la plus ancienne « usine » de sardines du monde.
Si les conditions de travail ne sont plus les mêmes, elles restent très difficiles pour les ouvrières, en grande majorité des femmes qui peinent sur les « chaînes ».
« Chez Chancerelle comme dans toutes les usines, les corps trinquent », les troubles musculo -squelettiques sont nombreux et le système des 2/8 et les cadences infernales créent des conditions de travail et de vie difficiles.
Un siècle après la grève des Penn sardin, les sardinières ont changé, 26 à 27 nationalités différentes y travaillent, ce qui pose des problèmes de compréhension et de lien. Après une grève d’un jour en mars 2024, les délégués du personnel ont pris la décision de se donner les moyens de pouvoir aller voir les gens et de prendre le temps d’expliquer afin d’être compris et d’écouter toutes les ouvrières.
La conscience d’appartenir à la classe ouvrière se délite, certes, mais les ouvrières ne veulent pas courber l’échine de nouveaux liens sont créés avec cette grève du 11 mars 2024 entre ces femmes qui ont prévenu que si cela continue, elles cesseront le travail bien au-delà d’une journée !

Jean-François Chalot