Matin brun
de Franck Pavloff

critiqué par Isaluna, le 17 janvier 2005
(Bruxelles - 67 ans)


La note:  étoiles
A diffuser d'urgence!
Parce que son chien n'est pas brun, Charlie a dû le faire piquer. C'est comme le chat de son copain de bistrot et de belote, il a fallu le faire disparaître, lui aussi. Motif? Il était blanc à taches noires. Ainsi en a décidé l'Etat tout-puissant : seul le brun est acceptable.
Des questions, Charlie et son copain s'en posent quelquefois, mais pas trop, et surtout pas trop fort, c'est toujours mieux de ne pas se faire remarquer. Et puis, quand même, l'Etat sait ce qu'il fait, non?
Et, comme le dit le narrateur, "faire tout simplement ce qui allait dans le bon sens de la cité nous rassurait et nous simplifiait la vie. La sécurité brune, ça pouvait avoir du bon". Jusqu'au jour où...
La fable est transparente bien sûr, dans ce texte très court (11p.), qui frappe fort pour réveiller les consciences endormies.
Des petites phrases d'abord bien innocentes dévoilent peu à peu l'univers absurde et terrifiant d'une dictature qui s'impose peu à peu et finit par vous grignoter la vie toute entière. Et la lâcheté du narrateur, comme celle de nous tous peut-être, l'entraînera fort loin, au-delà de l'acceptable...
Un texte diablement efficace, sans fioritures ni grands discours, à diffuser d'urgence...
Allez, un euro, c'est pas cher, ça vaut la peine d'en libérer quelques exemples sur les bancs publics...
Simple et efficace 10 étoiles

Une dictature s’installe par des manières insidieuses : après quelques promesses creuses de régler tout ce qui va mal vient une première réforme. Elle surprend, elle interroge, mais pas question qu’on y déroge ; elle est là plus que pour la forme et le gantelet de la loi veille à ce que vous respectiez cette réforme promulguée avec un air de bonne foi. Puis la deuxième, et la troisième, toujours un peu plus audacieuses. « Avoir des pensées séditieuses ? Vous plaisantez ! J’ai mes problèmes ! Pour ces lois, on verra plus tard ; après tout ce n’est pas si grave, c’est tout juste si ça m’entrave ! » Mais plus tard c’est déjà trop tard. Le gantelet en mutation devient poignard, fleuret, flamberge, et enfin de son corps émerge la gueule de feu d’un canon.

Un petit livre formidable que je ne peux que conseiller. Concis, efficace et bien fait : il s’ouvre sur un ton aimable et glisse si vite à l’angoisse d’un pas à la fois fluide et brusque ; léger jusqu’à ce qu’on débusque un ami tombé en disgrâce, anxieux aussitôt qu’on se sait ciblé pour des choix autrefois anodins aux yeux de la loi qui dès lors semblent la blesser.

Froidmont - Laon - 33 ans - 20 janvier 2024


Vite fait, bien fait. 7 étoiles

Matin brun, ce sont ces 10 pages qui nous sensibilisent sur les dangers des dérapages politiques. Pavloff a voulu prouver qu'il était simple et très rapide de monter un système extrémiste, pari réussi.

L'avantage de ce PETIT livre, c'est que n'importe qui peut le lire n'importe quand, n'importe où. J'ai des amis qui détestent lire, ils ont adoré Matin Brun.

Il faudrait maintenant une nouvelle de 15 pages nous racontant comment mettre en place un système politique parfait.

Arnlyon - LYON - 31 ans - 1 décembre 2010


On nous prend pour des c...s 1 étoiles

Pourquoi prendre des métaphores d'animaux pour dénoncer la dictature, ou le fascisme? Croit-on que les lecteurs seront plus sensibles si on pique un chien plutôt qu'un juif ou un opposant politique? Tant qu'à faire des métaphores, autant le faire avec talent comme la ferme des animaux de Orwell, mais pas avec ces quelques pages qui m'ont fortement agacée!!

Badzu - versailles - 49 ans - 18 mars 2009


Ce livre veut transmettre un fort message 10 étoiles

Matin Brun est un livre que j'ai eu l'occasion de lire dans un but scolaire. L'histoire est très courte, mais cela transmet un fort message! Il s'agit d'un livre perspicace qui montre clairement l'arrivée au pouvoir d'un régime Totalitaire, extrémiste.
Je le recommande à tous!

AIP83 - - 30 ans - 2 février 2009


Le brun partout 8 étoiles

Une petite histoire pas si innocente qu'elle en à l'air: un Etat fanatique du brun jusqu'à en interdire tout autre couleur... De plus, ce livre fait un étrange parallèle que l'on ignore au début, puis qui saute aux yeux avec les nazis: l'uniformément brun, puis, à la fin, la punition pour tout ce que l'on a bien pu faire avant ces lois, comme si on refusait ce que l'on est...

Elyria - - 33 ans - 28 mars 2006


Ouah wow... 10 étoiles

Et bien sur les conseils du Rat, j'ai acheté aujourd'hui pour la somme plus que symbolique d'un euro, ce petit livre, entre mes cours de maths et d'histoire...
Ce soir je rentre, un peu de Chopin et hop! je me met "à table"! J'ai vraiment trouvé cette fable géniale, très représentative : je n'aurais jamais pensé qu'on pourrait traduire aussi bien le génocide, et les interdictions de penser, de choisir, d'être ce qu'on est...Et bien Pavloff l'a fait, et très bien, avec sa métaphore des chats, et de la milice en brun (en brun?? Mais qui donc pouvait bien porter du brun à une époque de censure? Ca commencerait pas par S, et ça finirait pas par A??)
Il est vrai que ce livre est indispensable, et très très bon! A lire, pour comprendre que ce qui est arrivé ne doit plus arriver, que ce soit pour des humains, pour des chats, ou pour quoi que ce soit d'autre!!

Poupi - Montpellier - 34 ans - 6 janvier 2006


INDISPENSABLE 9 étoiles

Pour que plus jamais "ça" et que la bête immonde ne refasse pas surface.

A lire, relire, offrir, donner, diffuser, etc.

Un 21 avril 2002 suffit.

Alandalus - BORDEAUX - 67 ans - 14 décembre 2005


un peu lapidaire 7 étoiles

Oui c'est un bon livre à mettre entre toutes les mains, mais ça aurait pu être développé un tout petit peu plus que ça n'aurait pas fait de mal. Mais cela permet au moins de lancer le débat avec les jeunes, il y a une dimension didactique dans cette petite nouvelle.

Zondine - - 56 ans - 10 décembre 2005


D'accord avec Isaluna 10 étoiles

La Fontaine avait déjà compris à quel point les fables pouvaient être révolutionnaires, ce livre est court, très court, mais sous couvert d'une fable, les idées y sont fortes. L'univers totalitaire néo-nazi et raciste est décrit avec une précision chirurgicale, dans toute son absurdité et sa stupidité. Ce livre est excellent, il se lit d'une traite, mais on a envie d'y revenir encore et encore, ce qui est facile vu son format. Pas étonnant qu'un petit activiste néo-nazi minable qui pollue ce site le déclare au "degré zéro". Une critique éclair insultante pour un auteur, sans argument ni réflexion, ça ne tient pourtant pas la route. Enfin, il paraît que chacun a le droit de s'exprimer, même quand on est fasciste. C'est le paradoxe de la démocratie, ceux qui veulent l'annihiler l'utilisent...

Le rat des champs - - 74 ans - 8 décembre 2005


Le remède à la bêtise humaine 10 étoiles

Un livre ultra court (une dizaine de pages), qui fait son effet. Une métaphore filée sur le racisme et la folie des hommes. Un livre qui pourrait être étudié en classe et qui donnerait lieu à un travail transdisciplinaire entre la littérature et l'histoire. Tous les moyens sont bons pour éduquer les gens aux devoirs citoyens (liberté individuelle, droits des hommes, respect de ceux qui sont différents de nous...). Merci à la personne qui me l'a offert,

Laudine - - 45 ans - 25 octobre 2005


La vigilance 10 étoiles

On peut critiquer l’aspect gadget de la chose, l’intention commerciale derrière sa distribution. Mais en quelque part, je suis content de voir qu’une nouvelle avec de la substance, comme celle-ci, soit diffusée à grande échelle et puisse atteindre des lecteurs de best-sellers.

Si ce n’est pas avec les livres que l’on va déclencher les révolutions, ils ont au moins le mérite de marquer l’inconscient des lecteurs et c’est déjà beaucoup…


Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 17 août 2005


Avis mitigé 6 étoiles

Je suis très partagée. Certes, il y a le prix peu élevé qui permet une large diffusion autour de soi. Certes il y a une intention louable qui est celle de ramener le danger de l'intolérance sur le devant de la scène à une époque où ce mot s'écrit à nouveau en majuscules. Certes il y a une révolte incontournable qui naît du propos du livre et de cette extermination de tout ce qui n'est pas brun. Certes... certes... Mais pourquoi lorsque je referme ce tout petit livret, je ne ressens dès lors rien de très constructif?
Le lecteur ne peut que se sentir contourné par ce qui arrive. Sur ce point, je trouve Pavloff très malin. Parler d'un chien et d'un chat, de deux copains, d'une seule couleur autorisée, tout cela est simple (pas forcément simpliste) et attire d'emblée un capital sympathie. Mais ensuite... Ensuite il ne se passe rien. A nous de nous remuer. Et c'est là que je commence à coincer. Parce que ce genre de propos qui font naître des réactions telles que "c'est pas sympa, c'est moche, ce sont des méchants", ma foi, il en existe plein un peu partout. Cela ne stimule pas pour autant la réelle volonté concrète de réaction et c'est bien dommage. Cela ne veut pas dire que le texte de Pavloff est inutile, il a le mérite de rappeler à chacun les dangers du fascisme et de l'intolérance mais je garde l'impression amère que c'est un récit de plus à ranger dans l'armoire aux bonnes intentions, avant de retourner mater la télé qui inonde tout un chacun d'exemples qui, justement, ne devraient plus exister. Si... si quoi?

Sahkti - Genève - 50 ans - 17 août 2005


Digne d'Orwell 10 étoiles

Je l'ai lue en 10 min ! Cette nouvelle est surprenante ! C'est simple et concis ! tout le monde doit avoir un animal brun . La montée du fascisme , et sa stupidité décrite en quelques pages sans que l'homme ne se révolte ( parce qu'il est trop tard ou parce qu'il veut rester tranquille)..
Vraiment c'est à lire !

Ice-like-eyes - nantes - 40 ans - 7 juillet 2005


Rapide et intelligent 8 étoiles

Dans ce bouquin, le héros "winston" de 1984 semble s'être retrouvé dans le Belleville de Pennac. Ou comment un régime totalitaire s'immisce dans notre quotidien sans que nous réagissions; ici l'absurdité du régime n'a d'égale que la passivité qui règne chez ces drôles de bipèdes. Pavloff, Orwell, Huxley même combat ?.... En tout cas ce petit bouquin a le mérite d'exister et de nous faire comprendre que quelques pages seulement suffisent à nous faire réfléchir. BRAVO

Oxymore - Nantes - 52 ans - 30 mars 2005


Utile 8 étoiles

Je me souviens de cette petite nouvelle reçue gratuitement il y a quelques mois avec mon quotidien. L'initiative m'avait semblé louable à l'époque.
Evidemment, c'est un peu naïf. Cette courte histoire mériterait plus de développement mais comme tout bon vaccin, un petit rappel de temps en temps ne peut pas faire de mal contre ce fléau que constitue la peste brune.

Et puis comme il est dit sur le quatrième de couverture, le livre est en vente au prix symbolique de 1 Euro.

Pas cher et utile.

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 27 février 2005


Aigre-doux 7 étoiles

Si je ne partage pas la sévérité de Saule et Lamanus concernant ce court texte, je comprends tout de même leurs réticences. Le sujet méritait peut-être de creuser un peu plus et d'éviter les grandes lignes d'une parabole naïve.
Mais ça reste pour moi un texte qui, à défaut d'éviter d'enfoncer les portes ouvertes, mange quelques graines éparpillées d'ignorance...
Et puis quelques minutes de lecture non perdues. Je rejoins Saule et Jules: Merci F...! ;o)

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 26 février 2005


Une parabole 6 étoiles

Pas un livre, ni même une nouvelle, juste une petite parabole pour nous montrer comment un régime totalitaire s'instaure insidieusement avec la complicité plus ou moins inconsciente de tous.

Il ne nous apprend rien en effet, et la parabole n'est pas des plus réussie je trouve.

Par sympathie pour la personne qui, comme Jules et dans les mêmes circonstances, me l'a offert je lui donne trois étoiles. Pas de quoi se ruer chez son libraire donc mais pas à lire si il vous tombe dans les mains.

Saule - Bruxelles - 59 ans - 3 février 2005


Un livre 3 étoiles

Un livre ? Il fut un temps où si peu de chose aurait été rangé dans la catégorie des pin's littéraires et autres plaquettes à usage publicitaire.
Un livre ? Ah bon. Une idée ? Peut-être. On se sent d'accord avec l'auteur, avec ses lecteurs, avec ce qu'il stigmatise, avec la terre entière, et après ?
Bref, un gadget comme on les aime. C'est toujours mieux que d'offrir un porte-clefs, et puis ça file bonne conscience, c'est toujours ça.

Lamanus - Bergerac - 65 ans - 3 février 2005


5 étoiles ! 7 étoiles

Il est vrai que je l'ai lu vite fait, au bureau, entre deux appels, et je ne me souviens pas trop du style de l'auteur quant à l'histoire elle m'a paru trop caricaturale. Il me semble qu'il est facile ici d'accuser la lâcheté, l'Histoire, elle, est plus insidieuse... Ici je reconnais dès la première page ce qui a engendré les crimes que l'Histoire m'a enseignés et il m'est facile de réagir contre. J'aurais préféré un texte qui me séduise d'abord par ses théories pour après me jeter dans l'horreur de sa réalisation.
(Je crois que j'ai du mal à exprimer ma pensée! Heureux celui qui comprend ce que je veux dire!)

Sophi - Paris - 56 ans - 3 février 2005


Tout ce qu'il y a de plus transparent ! 9 étoiles

Un soir, je suis invité à dîner, avec quelques autres amis et amies, chez une amie commune. Ô surprise ! Non seulement nous sommes invités, mais elle nous offre en plus un très joli petit livre aussi brun que son titre.

Je ne connaissais pas, il attend un petit moment son tour.

Oui, ce cadeau est un bien beau cadeau ! Nous rappeler comme les choses peuvent aller vite dès qu'on oublie, dès qu'on laisse faire. Et la paresse est tellement plus confortable et nous sommes tellement forts quand il s'agit de fermer les yeux, de refuser de voir ou de comprendre ce qu'il faut voir, ce qu'il faut comprendre... Et puis, au début, tout paraît sans importance. Mais à accepter de monter marche par marche, les yeux fermés, on ne sait plus où l'on se retrouve !...

Très court, mais très important !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 2 février 2005


A offrir sans modération 10 étoiles

A l'époque où j'ai lu ce "petit livre" j'ai tout de suite été conquise.
Par un exemple aberrant, l'auteur nous démontre qu'il faut être vigilant au quotidien de tout ce que l'on veut instituer, après on ne peut plus faire marche arrière.
Je le diffuse quotidiennement autour de moi en l’offrant en diverses occasions. Il nous oblige à réfléchir sur l’évolution d’une pensée, d’un acte qui peut paraître anodin et qui peut nous transporter dans l’irréparable. Il s’applique aussi bien à un pouvoir politique, religieux, ou tout bonnement dans notre entourage au quotidien. Ce que l’on accepte pour les autres est-ce qu’on l’accepterait pour nous ?

THYSBE - - 67 ans - 27 janvier 2005