À retardement
de Franck Thilliez

critiqué par Bookivore, le 5 mai 2025
(MENUCOURT - 42 ans)


La note:  étoiles
A la folie
Franck Thilliez, un des meilleurs auteurs de polars/thrillers français, nous régale une fois par an. Il alterne, généralement, entre romans mettant en scène son duo fétiche de flics (Sharko et Hennebelle) et "one-shots", romans indépendants. "Norferville", sorti il y a un an, était justement un one-shot, un roman très bon qui se passait au Québec et nous filait un gros rhume rien qu'en le lisant, tellement il y faisait froid. Pas forcément son meilleur roman (je l'ai critiqué ici, et j'ai quasiment été le seul, jusqu'à présent, à l'apprécier), mais un bon roman. Son précédent, "La Faille", était un "Sharko/Hennebelle", et un sérieusement sombre, par ailleurs (et très réussi).

"A Retardement" est lui aussi un "Sharko/Hennebelle", le neuvième mettant en scène les deux flics en duo, et le quatorzième si on y rajoute les romans mettant en scène Sharko seul ("Deuils de miel", "1991") et Hennebelle seule ("La Chambre des morts").
Un des plus courts de la série avec 450 pages, ce roman est presque aussi sombre que "La Faille" (dont le thème principal était bucolique : la Mort), son thème étant la folie. L'action démarre sur les chapeaux de roue et est doublée : on y suit l'enquête de l'équipe de Sharko et le parcours d'une jeune psychiatre bossant en UMD, Eléonore Hourdel, en alternance. Cette dernière bosse dans une UMD (Unité pour Malades Difficiles) située dans l'Oise, et sort d'un traumatisme (un homme s'est suicidé devant elle). On reçoit, une nuit, dans son service, un homme, qui s'est obstrué les orifices et est obsédé par les vers, qui pollueraient son corps. Il a poussé un homme sur des rails de train, portait des fringues couvertes de sang...
Parallèlement, Sharko et ses hommes enquêtent sur un meurtre sauvage : un homme massacré, défiguré, retrouvé tué chez lui. Aucune empreinte digitale, ni du tueur, ni de la victime. Laquelle serait le père d'une certaine Eléonore Hourdel (notre psy, donc)... laquelle ne reconnaît pas son père, et pour cause, en fait, ce n'est pas lui. La victime avait un ténia dans le corps. Un ver solitaire, autrement dit. Et chez lui, des oeuvres d'art brut effectuées par un interné d'UMD, tueur psychotique devenu artiste...

Le roman prend son temps pour installer une ambiance presque aussi glauque que pour "La Faille". Un roman que Thilliez a voulu réaliste mais pas trop, sur le "quotidien" dans une UMD et sur la folie furieuse. Le final me semble un peu tiré par les cheveux, mais au final, ce "A Retardement" est assez réussi, sans être un des meilleurs de la série.
THRILLER A VOUS COUPER LE SOUFFLE 9 étoiles

Souvent on entend des accusations acerbes contre les tribunaux qui considèrent que tel criminel est atteint d’un trouble psychique ou neuropsychique qui abolit son discernement.
Les juges sont considérés comme des laxistes alors qu’ils n’appliquent que la loi et envoient les hommes et femmes « irresponsables » dans des unités médicales spécialisées qui ne sont pas les clubs med !
Eléonore, la principale héroïne de ce roman policier haletant est d’ailleurs victime de la vengeance d’une personne furieuse et incontrôlée qui se suicide violemment devant la thérapeute.
C’est le premier mort qui sera suivi d’autres, victimes de criminels perdant la raison.
Quel est le lien entre ces personnes ? Pourquoi agissent-elles ainsi subitement un jour alors qu’elles étaient pacifiques et normales.
L’un des assassinés n’a aucune empreinte digitale, ni trace d’ADN, il serait le père d’Eléonore alors que la jeune femme appelée p brasar la police ne reconnaît pas cet homme comme son géniteur.
Cette histoire commence fort et vite.
Le suspense enfle peu à peu pour se transformer en artifice.
N’importe qui peut être atteint d’une maladie mentale qui n’est pas détectée immédiatement mais il y a des signes qui ne trompent pas surtout quand le milieu médical s’en mêle.
Dans ce roman, les médecins et les policiers appelés à la rescousse sont impuissants, ils cherchent et leur vue se trouble.
Y-a-t-il un commanditaire à tous ces meurtres épouvantables ?
Si oui, qui est-il et quels sont ces mobiles ?
Cette plongée dans le milieu hospitalier psychiatrique donne à ce récit une profondeur et une authenticité qui nous troublent et nous fascinent de la première à la dernière ligne !
Chapeau l’artiste !
Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 77 ans - 14 juillet 2025


Rififi à l'UMD 6 étoiles

Encore une fois un bon roman policier de Thilliez, bien documenté, une intrigue à rebondissements dans le temps et dans l'espace, et un final qui nous ouvre la perspective d'une nouvel romance pour.......
Ce n'est pas le meilleur policier de Thilliez, l'histoire me parait un peu tirée par les cheveux, mais il est toutefois prenant et se lit facilement et vite. Il est toujours bien documenté, un roman de l'été à lire sur la plage ou dans le train.

Pierraf - Paimpol - 67 ans - 26 mai 2025