La nuit ravagée
de Jean-Baptiste Del Amo

critiqué par Jermar, le 6 septembre 2025
( - 33 ans)


La note:  étoiles
Les années 90, quatre adolescents et une étrange maison abandonnée
Résumé synthétique:
Saint Auch (ville fictive résidentielle en banlieue de Toulouse) dans les années 1990; quatre amis adolescents sont étrangement attirés par une maison abandonnée située dans le lotissement où ils résident. Succombant à leur curiosité ils vont se retrouver plongé dans un univers où règnent l'angoisse et l'horreur.

Ce livre est, au dire de l'auteur, un hommage au genre fantastique et horrifique avec en épigraphe une phrase de Stephen King (à l'œuvre de qui le livre rend aussi hommage). Le livre a pour cadre spatio-temporel la période des années 1990, mise à l'honneur dans le récit, ainsi que l'unité de lieu du lotissement, également centrale dans l'intrique, avec la maison abandonnée dans l'impasse comme personnage quasi principal du livre.
Je diviserai le livre globalement en quatre quarts: les trois premiers quarts sont réussis, les personnages principaux (Mehdi, Max, Alex, Tom et Lena) sont présentés ainsi que leurs liens et leur histoire, leurs problèmes au lycée ou à la maison; leur rapport à la maison de l'impasse, ce qu'ils y vivent, y voient, y ressentent; deux gros éléments déclencheurs surviennent durant cette partie du livre. Ces trois premiers quarts se suivent avec plaisir, l'envie de savoir ce qui va advenir pour les personnages.
Au dernier quart du livre, le récit change complétement de style, le fantastique devient omniprésent et malheureusement le récit peu intéressant.
Les pages de ce dernier quart ont été un supplice à lire mais les toutes dernières pages sont tout de même plus réussies et permettent de finir le livre sur une relative bonne impression.
Attachez vos ceintures ! 7 étoiles

Un roman fantastique

Le livre commence comme le club des cinq mais attention le lecteur n’ouvre pas un livre pour enfants mais un récit d’une autre dimension, peut- être la cinquième !
Ils sont quatre garçons, des adolescents lycéens qui se retrouvent régulièrement dans une vieille serre. Un jour une jeune fille de leur âge arrive dans cette petite bourgade près de Toulouse. Elle s’installe dans un de ces pavillons avec sa mère. Elles fuient « l’amie » de la mère, le beau- père de Lena et sa violence.
Chaque ado a ses problèmes qu’il n’exporte pas automatiquement dans le groupe comme Medhi qui subit un harcèlement physique et psychologique de la part d’un adolescent cruel.
Ce groupe d’amis s’intéresse à un pavillon abandonné depuis 15 ans. Chacun aimerait s’y rendre mais personne ne le fait jusqu’à ce qu’un suicide inattendu d’un lycéen ne leur fasse penser que le pavillon a une part de responsabilité !
Tout commence ici.
Ces enfants vont découvrir un envers du décor et vont plonger individuellement puis collectivement dans un espace effrayant, une quatrième dimension où se mêlent la réalité et les rêves.
Il suffit parfois d’exprimer une colère, un désir en entrant par effraction dans de pavillon pour que la réalité rattrape les aspirations et apporte plus de craintes, de frayeurs que les espérances les plus folles.
Le lecteur rentre très vite dans le fantastique, vivant dans l’univers le plus glauque et effrayant qui soit.
Il entre dans un film où se mêlent la brutalité de la vie des adolescents et les cauchemars devenant une réalité mortifère.
Attachez vos ceintures !

Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 77 ans - 9 novembre 2025


Stephen King sort du corps de Jean-Baptiste Del Amo ! 7 étoiles

Une bande d’amis adolescents habitant un quartier de seconde zone aux petits pavillons identiques à Saint-Auch (près de Toulouse) sont irrémédiablement attirés par une maison qui semble abandonnée. Ils en rêvent même. Jusqu’au jour où un de leurs condisciples est retrouvé mort dans sa maison. On évoque le suicide, mais tout indique qu’il aurait été tué. Il n’en faut pas plus pour que les ados franchissent le seuil de cette maison intrigante. A partir de ce moment, leur vie bascule et leurs réalités se troublent.
Chacun est attiré par les lieux comme par une drogue. Chacun y rencontre ses désirs ou ses peurs les plus profondes. Mais la maison les sépare et les engloutit, elle semble presque se nourrir de leurs fantasmes, de leurs énergies, pour développer son univers parallèle morbide, semblable au leur. Et cela rejaillit sur leur vie quotidienne.
L’auteur fait de multiples allusions à des films d’horreur qu’il apprécie et il s'en inspire.
JB Del Amo explore les angoisses adolescentes, leurs affres, ainsi que celles des homosexuels des années 1990.
J’ai trouvé ce roman très spécial et j’ai eu l’impression de lire les divagations d’un romancier qui n’a pas mis de limites à ses délires. Le suspense est assez réussi. Par contre, je n’ai pas aimé certaines scènes pornographiques.

Pascale Ew. - - 58 ans - 3 novembre 2025