critiqué par Vince92, le 6 février 2025 (Zürich - 47 ans)
La note:
Acteur malgré lui
J'ai toujours été fasciné par Maurice Ronet, notamment lorsque j'ai vu pour la première fois Le Feu follet (Louis Malle, 1963). Figure crépusculaire, être rongé par la dépression et le dégoût de lui-même, je pense qu'il n'y a pas un jour où je ne pense pas à ce film que je cite volontiers comme étant mon préféré si on me pose la question.
Mais la carrière de Ronet ne s'arrête pas, loin de là, au Feu follet. Ascenseur pour l'échafaud, la Piscine, Plein soleil, autant de chefs-d'œuvre du cinéma français qui tiennent notamment grâce à cet énorme talent. Il me faut encore découvrir encore d'autres très nombreux films que Ronet a tournés, tâche que je me suis promis d'accomplir dans les prochains mois/années.
Excellent acteur donc, parfois (à la fin de sa carrière) embringué dans de purs navets comme le prétend Jean-Pierre Montal dans ce court livre qui n'est pas à véritablement parler une biographie de Ronet mais selon l'éditeur, plutôt un "récit". Excellent acteur mais à son corps défendant... Ronet se démarque du reste du paysage cinématographique français de l'époque par une personnalité à part: homme à femmes, flambeur en diable, dilettante dans sa vie privée mais travailleur acharné, versé dans l'ésotérisme, proche de l'OAS, Ronet a su se ménager beaucoup d'amitiés désintéressées et a réussi malgré sa mort survenue à l'âge de 53 ans seulement à entreprendre des projets aventureux qui lui tenaient à coeur comme filmer les dragons de Komodo ou les combattants du Mozambique.
Le petit livre de Montal est intéressant et livre beaucoup de clés pour comprendre un homme qui a marqué de son talent le cinéma des années 50 et 60.