Zuckerman délivré
de Philip Roth

critiqué par Jules, le 6 janvier 2005
(Bruxelles - 80 ans)


La note:  étoiles
Où Zuckerman atteint la gloire...
Nathan Zuckerman vient de publier son dernier livre dont le héros s’appelle Carnovski. Celui-ci, comme toujours dans les œuvres de Zuckerman, y réalise quelques véritables prouesses sexuelles. Les tirages sont fabuleux et la gloire est là !… Mais s’il attire l’admiration des unes il en va de même de la haine des autres. Il a beau chanter partout que Carnovski n’est pas lui cela ne change rien.

Le voilà avec un compte en banque bien fourni, alors qu’il vient de quitter sa dernière femme au désespoir de ses parents. Mais comme il le dit, il y a bien trop de belles femmes de par les rues que pour ne vivre qu’avec une seule… Il emménage dans les beaux quartiers.

Un soir, il entre dans un snack et tombe sur un bonhomme qui habitait son quartier à Newark quand ils étaient jeunes. Celui-ci va se transformer en véritable emplâtre dont il aura les pires difficultés à se débarrasser. Il va découvrir que la gloire n’a pas que des bons côtés…Il recevra des appels téléphoniques bizarres ainsi que des menaces envers sa propre mère. Celle-ci vit en Floride où le père Zuckerman est en clinique.

A un dîner, il rencontre l’actrice Caesara O’Shea, bombe sexuelle du moment, avec laquelle il passera la nuit. La presse rapportera immédiatement l’événement Sa mère elle-même en est ébranlée et l’état de son père empire…

Je vous laisse découvrir le reste et, surtout, l’explication du titre de ce livre.

Un Philip Roth moyen est toujours un bon livre. A nouveau, il est à regretter d’avoir découvert cet auteur au travers de ses meilleurs romans… Un bon livre donc, mais pas son meilleur !
célébrité 6 étoiles

Philip Roth brosse, d'œuvre en œuvre, le portrait d'un juif new-yorkais, grand amateur de femmes, jusqu'à les user, et déchiré entre ses pulsions et sa dignité. Chacun de ces hommes est différent, même s'ils vieillissent avec l'auteur et partagent avec lui beaucoup de ses défauts et, fort heureusement, de ses qualités. Parmi celles-ci, l'humour, ou plutôt l'auto-dérision, et une certaine complicité avec le lecteur. On prend donc du plaisir à lire "Zuckerman délivré", comme avec ses autres romans, et ce plaisir ne se boude pas. L'histoire de cet homme, qui se plaint de sa soudaine célébrité et des soucis qu'elle génère dans sa vie privée, n'est guère intéressante. Mais ce qui retient l'attention est le regard qu'il porte sur les autres. Un regard acéré, sans concessions même s'il est parfois un peu amusé, sur les jalousies et autres travers de cette humanité qu'il observe à travers les grilles du zoo new-yorkais. Mais qui est le singe et qui est l'homme? Zuckerman délivré? Allons donc...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 12 janvier 2013