Sélection Prix Première RTBF
Un univers truffé de références : Patrick Dewaere, Simenon, Jim Thompson, David Goodis, Bukowski.
De ces références, on comprend vite que l’auteur ne nous introduira pas dans un monde enchanté.
En effet ses pages transpirent le parfum du désenchantement, de l’errance, de la loose.
Je n’ai pas ce que j’aurais voulu trouver aujourd’hui et donc, je vais tâcher de rester objective même si, à certains moments, j’ai soupiré.
Je n’avais pas envie de retrouver cet univers désabusé où d’aucuns se retrouvent à glisser vers un univers de non-droit, de non-vie, comme un envers de décor.
Je le lis cet ouvrage après La fiancée de personne… et je me dis que nom de nom, friqués ou sans thunes, beaucoup sur notre planète semblent avoir perdu le fil d’Ariane de l’existence.
Ou alors, c’est moi qui suis paumée.
Assez de digressions, revenons à notre opus.
L’écriture est serrée, vive, acérée, l’auteur a le sens de la formule.
Le prologue est rédigé en s’adressant au lecteur avec un vous (majestatif ?) qui instaure la distance, en tout cas, d’autant plus que dès les premières lignes on y aborde la question de la mort.
Dans les deuxième et dernier chapitre, l’auteur cède la parole à Guyader, juge et rédige à la troisième personne du singulier.
Le corps de l’ouvrage nous livre le journal de N. rédigé à la seconde personne du singulier. Pratique particulière, comme si l’auteur de ce journal n’écrivait pas pour lui-même mais pour une personne de laquelle il souhaiterait être entendu, la deuxième personne entraîne le lecteur dans l’action… N. aurait-il souhaité entraîner d’autres personnes à sa suite ? Est-ce un mécanisme de projection ? … Qu’est-ce que l’auteur a cherché à signifier par ce choix ? c’est une question que j’aimerais lui poser. Parce que j’ai l’impression que monsieur Zinet ne laisse rien au hasard.
J’attends avec impatience un second écrit de l’auteur, restera-t-il dans le même registre ?
Sa liste de références semble nous indiquer que ce sera le cas… quoique, Berger et Souchon pourraient l’emmener vers d’autres horizons.
Nous verrons.
Bafie - - 63 ans - 31 mars 2025 |