Oscilloscope
de Jos Garnier

critiqué par Débézed, le 14 décembre 2024
(Besançon - 77 ans)


La note:  étoiles
Les mots qui disen la vie et le chemin
Dans ce long poème, un peu comme une odyssée à travers sa vie, Jos égrène les mots, les images, les mots-mages pour dire la déjà longue traversée effectuée et celle encore plus longue restant devant elle à parcourir pour remplir son existence. Elle écrit les lieux, les mouvements, les alternances, …, en passant d’un sujet à l’autre, d’un état à l’autre, d’une sensation à l’autre, d’une inquiétude à une certitude, … dans un seul poème qui couvre l’intégralité du recueil en des vers courts, parfois plus courts encore et toujours très libres dans lesquels elle livre des impressions, des ressentis, des sensations plutôt que des concrétudes…

Elle recherche des mots qu’elle cueille pour les aligner sur ses pages, des mots qui veulent dire très précisément ce qu’elle voudrait leur faire dire, comme « Oscilloscope » dont elle dit « c'est mon nouveau mot / il me sort pas de la tête / … » (sic). Ces mots qui courent dans sa tête et qui constitue sa vie le temps de sa vie : « le passé le présent le futur de nulle part / ce temps qui s’écroule et se renouvelle / ainsi de suite / … ». Mais comment passer ce temps ? « … / marcher marcher / allonger le pas tourbillon se prendre les pieds dedans / … », « ou alors je reste dedans je m’assois et j’attends / la traversée infernale pizzicato / … ».

Comment comprendre ce temps qui passe, ce temps qui insuffle le mouvement à nos vie qui l’emplit de mots pour dire … «… / c’est pas honteux de rien piger / ç a fait son petit effet / faut se laisser porter / après ça vient tout seul / les mots qui se débinent / … ». Les mots qui ne veulent plus dire, les mots qui ne donnent plus le sens de la vie, les mots qui ne laissent plus que désenchantement. Ce désenchantement qui semble affecter l’auteur dans ce recueil qui sent un certain désabusement, comme une petite aigreur de la vie qui n’apporte pas tout, des mots qi ne veulent plus dire…

Un long poème épuré, allégé de la ponctuation, des négations et d’autres choses encore, un poème comme une recherche d’un terminal, d’une Ithaque, d’un moyen d’y parvenir…