La diplomatie par le mensonge: un compte rendu de la traîtrise des gouvernements de l'Angleterre et des États-Unis
de John Coleman

critiqué par CC.RIDER, le 11 décembre 2024
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Le Club des 300
Depuis plusieurs siècles, les banquiers de la City de Londres et leurs homologues de New-York, nommés par l'auteur « Club des 300 », n'ont eu de cesse de vouloir accaparer toutes les richesses du monde en provoquant des guerres un peu partout, des révolutions, des renversements de gouvernements et des assassinats de personnages gênants. Ainsi en fut-il de toutes les guerres et révolutions du Mexique pour parvenir au contrôle du pétrole et de la sanglante guerre des Boers pour s'assurer la mainmise sur l'or et les diamants du Transvaal. À cette occasion, les Britanniques inaugurèrent la pratique du camp de concentration où ils internèrent des dizaines de milliers de femmes et enfants boers et les y laissèrent mourir de faim et de maladies. Ils avaient inventé le camp d'extermination et surent en refiler la paternité aux nazis. Puis en 1914, Lord Kitchener, après avoir liquidé les dernières poches de résistance boers d'Afrique du Sud, a poursuivi sa mission en Palestine cette fois. Avec son agent, Lawrence d'Arabie, il a pour but de débarrasser la péninsule arabique et le Moyen-Orient de la présence turque. Pour pouvoir se servir de la puissance des armées arabes, il leur promet solennellement de ne plus autoriser la moindre immigration juive en Palestine. Il sait pertinemment qu'il ne tiendra pas parole. Quand Lawrence d'Arabie s'aperçoit de la supercherie, il menace de faire un scandale. Peu après, il est victime d'un accident de la route « providentiel » pour le Cartel. Et les exemples de cette diplomatie par le mensonge et la perfidie sont nombreux à découvrir dans ce livre.
« La diplomatie par le mensonge » est un recueil, une compilation d'articles racontant toute une série de coups tordus, de traitrises, d'assassinats (Martin Luther King, les frères Kennedy, le pape Jean-Paul Ier et bien d'autres), de coups d'états, de révolutions et de guerres (les deux guerres mondiales, celles d'Iran-Irak, Guerre du Golfe, Serbie, Kossovo, etc.) Il s'agit toujours d'affaiblir l'adversaire, de le saigner à blanc pour mieux s'emparer ensuite des richesses de son sous-sol ou autre. Le développement des « Sept Soeurs », le cartel anglo-saxon des pétroliers mené par les Rockefeller est particulièrement bien étudié. Tout ce qui s'est passé en Arabie Saoudite, la liquidation du Docteur Mossadegh puis du Shah en Iran, tout comme celle de Saddam Hussein en Irak n'ont aucune autre raison. Le format en une série d'articles amène quelques redites qui ne sont pas trop gênantes. Seul reproche : le livre date un peu car il n'aborde pas les derniers développements comme la liquidation de Kadhafi en Libye, les printemps arabes, les révolutions de couleur ou la guerre en Syrie. L'éditeur qui a marqué 2022 comme date de parution aurait pu avoir l'honnêteté de préciser qu'il s'agissait en fait d'une réédition. Cependant l'ouvrage reste intéressant d'un point de vue historique pour les révélations qu'il propose.